Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

19 avril 2017

en pastel



 le rendez-vous sur la plage du soleil et de la lune

18 avril 2017

une aventure

peu coûteuse : aller regarder se lever le soleil le jour de Pâques. et il est bien au rendez-vous comme c'est écrit.
le vent aussi : la plage en sursaute.
soleil ! sol sol soleil !
Salut à toi Premier élu dans les sondages ! ton programme est limpide. Il y en a pour tout le monde

27 mars 2017

exotique


Ces pays exotiques où l’on ne meurt jamais
Où les amours ont goût de cannelle et d’extase
Où on change son fric et on change de femme
En dentelles de cour et pets de freluquets

Ces pays exotiques où ceux qui meurent sont laids

Ces pays exotiques où l’on va en troupeaux
Aérer sa conscience, oublier son boulot
Où les charters sont chers et les châteaux si beaux
Ces pays de bannière filant au fil de l’eau

Ces pays ventriloques qui parlent à deux voix
Pour un monde en morceaux, pour des morceaux de choix
Les audacieux lambris des royaumes défunts
Scotchés aux pétarades des moissons de demain

Ces pays exotiques où je porte mes os
Comme tout un chacun j’y renais de mes cendres
J’y retrouve ce goût de cannelle et de crainte
Qu’a parfois la beauté au fond d’un bol de lait



25 mars 2017

matin


c'est le matin 
je le sens qui approche
il y a des mots qui ne trompent pas 
il a des cadeaux plein les poches
c'est le premier matin et je suis la première
a saluer sa joie tout près du magnolia
alléluia !

17 mars 2017

et fin


portes.
La jeune femme portait ce jour-là son ensemble mauve aux radieuses fleurs bleues qu’il avait remarqué côté femmes du magasin, tantôt. Il s’avisa que s’il avait flané davantage dans le magasin avant d’acquitter la facture à la caisse, il aurait pu entendre le chef de rayon, ou une collègue de travail, appeler la vendeuse. Et ainsi il aurait tout su d’elle sans avoir à la brusquer..
Il aurait vu le délicat prénom tomber sur les épaules un peu lasses. Il voyait le buste se redresser. Il aurait glissé en partant à X un remerciement appuyé, personnalisé  par ce prénom ancien qui lui allait si bien. En tous cas, il se serait moqué d’arriver en retard à l’agence.  Sans doute Corinne en aurait tiré de fâcheuses déductions sur son compte, voire sur ses aptitudes au mariage. Mais il s’en fichait pas mal maintenant !
Depuis sa décision, depuis huit jours exactement, depuis cette minute-même où il avait pourtant pensé à tout calmement, sa vie se compliquait décidément à outrance ; les occasions se multi^pliaient.

L’autobus quitta enfin la station Ponsard. Aigri par cette longue attente, il comprit soudain que Corinne, elle non plus, ne conviendrait pas à son avenir. Cette façon cavalière qu’elle avait de vous regarder dans les yeux, d’accorder son prénom au premier instant, cette sûreté prétentieuse de diriger l’entretien car enfin, lui en eût-elle laissé le temps, il aurait très bien su répondre à la dernière question et la plus importante.  Il aurait su donner une réponse circonstanciée ... enfin ... ces genoux à découvert, si , si  ... proches, était-ce des façons correctes de les adresser à un client. Un simple client de son âge. Pfft !
Il y avait chez cette femme matière à réflexion mais plus encore motif à se méfier. En quoi d’ailleurs une directrice d’agence même CONJUGUO pouvait -elle assurer à sa retraite cette effervescence de bon goût à laquelle lui et le montant de cette retraite pouvaient prétendre? Sans parler des titres de maman et des obligations à long terme à sa banque.
 Non vraiment, si sa femme devait encore travailler , si elle tenait à ne pas abandonner l’agence qu’elle avait fondée et refusait d’en changer le nom incorrect que ferait-il, lui, de son temps pendant les sorties théâtrales et même cinématographiques, les coûteux repas au retaurant ? Il baillerait aux corneilles ? La dépense se justifie par de certaines exigences. Il n’allait pas se marier avec un courant d’air tout de même !  Aussi affranchit-il la lettre en tirant deux timbres à 2,80 de son porte-feuilles. Deux profils féminins tournés dans la même direction.. Il n’aurait pu supporter une nouvelle entrevue avec une préposée à travers un guichet de la Poste Centrale, une nouvelle confrontation avec une femme-tronc sous verre et à horaires fixes alors que son imagination était en train de ressusciter depuis le matin des trésors ... d’imagination, précisément. Il n’en était plus à quelques centimes supplémentaires d’affranchissement.

Il dormit. Longtemps, profondément. La lettre, séance tenante, avait été largement lestée et jetée à la mer. Il refusa le Témestat. Passant devant la chambre morte et bien qu’on fût Lundi, il avait ouvert les tentures, fait jouer les tiroirs de la commode et regardé sans appréhension pour la première fois les portraits au mur, le crucifix.
Dès son réveil, il se retint de téléphoner à l’agence. Corinne avait exigé un  délai de réflexion avant le deuxième entretien. Très bien : il attendrait.  Elle avait encore précisé “ Nous conseillons à l’homme de solliciter la première rencontre et de l’organiser.” Très bien ! Il organiserait.. Occuper donc cette deuxième journée d’attente à repérer le lieu  adéquat. Parc, hall de gare, pour ménager à chacun l’errance du regard sur les passants  ? Restaurant ?  Mais il lui faudrait payer la note et supposons que le premier coup d’oeil soit suffisant pour ne pas s’engager davantage ?

Pour la première fois de sa vie René Michaillat entrevoyait des abîmes. L’argent filerait vite à ce train-là. Il mangerait la grenouille. Celle de ses parents, celles des grands-parents déjà écornées par la guerre. Maman s’en retournerait dans sa tombe et qui sait  ? tenterait une de ses sorties familières !
Une fatigue immense s’abattit sur ses épaules mais il décida de la surmonter. Il jeta pêle-mêle à la poubelle les restants de Témestat et les principes maternels, mit en cartons le contenu des placards avec l’intention d’en faire profiter la paroisse. Sous ses yeux des tapisseries roses, vert pâle, mauves à fleurs bleues se mirent lentement à dériver..
Dans la foulée il reprit le 26. Jusqu’au terminus et au nouveau centre commercial. Il déjeuna au snack, monta et descendit  les escaliers roulants plus de trente fois, avec les enfants, s’encoigna dans l’allée, près du cinéma, pour fumer un cigarillo et attendit huit heures pétantes, oui pétantes - il avait vérifié sur sa nouvelle montre à pile - pour rentrer à la maison, ses six rouleaux sous le bras.
A trop vive allure. Bien trop vive allure.

Ils se marièrent à sa sortie d’hôpital . A la mairie. Pas à l’église. Marie-thé, elle s’appelait Marie-Thé mais il disait Thé -au -jasmin, ne voulut jamais occuper la chambre de maman. Elle y logea ses trois garçons. On mit la petite dans l’alcôve .
- Tu vois, disait-il, tu vois que mon premier rêve sans Témestat était prémonitoire !
 “ Prémonitoire !” Il avait toujours de ces expressions René !
Elle ne se fâchait jamais quand , pour la unième fois, le samedi soir, sa semaine finie et pourtant fatiguée comme c’est pas permis, elle écoutait la version “C’était écrit ! ” de leur rencontre.
P’tit bout d’femme acceptait pleinement d’avoir comblé les espérances sexagénaires mais encore vertes de son René .
Avec son délicieux accent exotique, elle l’invitait au voyage, tous frais payés, du p’tit bout d’un p’tit bout d’femme sur un grand rêve à la retraite.

'tit bout d'femme


L’agence CONJUGUO se tenait sobrement au cinquième étage d’un immeuble cossu, balcons de fer forgé à l’ancienne, ascenseur de bois ciré, étroit  mais fleurant bon l’encaustique des bonnes maisons, entre le palier du notaire et celui de l’ostéopathe. Mais pourquoi diantre ! ce “ U” inutile et ce “ O” grotesque ?
Machinalement il toucha ses lèvres encore cuisantes. Un bruit en dessous, ostéopathique. Il sonna derechef. Il entendit le déclic de la commande automatique de la porte et aurait reflué vers la sortie si Corinne ne l’avait happé d’un sourire engageant et d’une main sûre, introduit aussitôt dans un charmant petit salon, coquet ma foi,  fait asseoir à ras ses genoux découverts.
De ce premier entretien il ne retint pas grand chose, si ce n’est la première impression, et la bonne, qu’il ne se prolongerait pas indéfiniment et surtout selon son propre gré. Elle seule en avait noté à l’avance la durée sur son agenda : c’était visible. Mais il avait dû la mécontenter aussi quand, à la dernière question, il était resté coi, coi comme un idiot, bien qu’elle l’eût répétée à trois ou quatre reprises. Le saumon flou de sa blouse flottait devant ses yeux, cherchant de mystérieux reflets du côté du vert-pomme. A l’idée de son audace primesautière, il accepta sans protester la fin de l’entretien et l’absence de réponse à la question invisible.
A peine rentré chez lui, avant même d’avoir mis la veste sous housse, il cocha les cases du questionnaire secondaire mais très complet qui allait de ses goûts culinaires à ses varices les mieux cachées. Il signa l’engagement de six mois, les  douze mensualités et envoya le tout directement par la poste centrale. Ce qui l’obligea à ressortir avant la fermeture et donc, à reprendre le 26. Mais le temps gagné à ne pas se dévêtir, à ne pas passer au cimetière, compensait largement ce second trajet.
Corinne avait conseillé un délai de réflexion. Il n’en avait cure. A l’évidence la vendeuse avait eu à son égard une attention plus que professionnelle et son  silence final n’était rien moins que de la  discrètion , à n’en pas douter. Quant au délai ? Pourquoi un délai grands dieux ?  Pourquoi attendre quand l’intention est ferme , définitive, et ses corollaires règlés ?
Pendant que le 26 traînait aux feux rouges, il s’aperçut très nettement dans le reflet de la vitre sur la façade de la prison Saint-Charles. Il tenait dans ses mains une et même deux mignonnes menottes affectueuses. Puis il courait en dévalant la pente du pré en direction du ruisseau pendant que X faisait semblant de se laisser entraîner mais riait pour stimuler la vitesse. Son rire cascadait encore dans son oreille gauche, l’opérée, quand, à la station Ponsard, de jeunes dévoyés s’avisèrent de retarder la fermeture 

15 mars 2017

p'tit bout d'femme


P’TIT BOUT D’FEMME

Quand il obtint le premier entretien à l’agence, après maintes et maintes tergiversations avec sa conscience - ou plus exactement avec la conscience qu’il avait de sa conscience, avant son rendez-vous à l’agence - il n’avait pas, il faut bien l’avouer, une idée très précise de la femme qui lui conviendrait. A cet âge, n’est-ce pas, on n’attend de son imagination que des portraits plutôt théoriques, vaguement colorés par endroits en gris-cendré. Comme maman.
A tout hasard cependant, il choisit la veste vert-pomme que lui conseilla la vendeuse. Vivement. ( Peut-être excédée par ses hésitations ) “ Très mode cette année! Très élégant !” A la réflexion peut-être avait-elle dit “ très In” ou  “ très Up” ou “ très you la heup” , mais il n’aurait pu l’affirmer, tout émoustillé qu’il était encore, à l’idée de ce vert-pomme étalé dans un pré au soleil, un après-midi de juin.
La vendeuse portait un sarrau - oui, exactement un sarrau - à damiers noirs et blancs. On ne sait plus ce que sarrau veut dire à notre époque mais si la texture du tissu avait changé, car la souplesse toute féminine des avantages qui gonflaient le dit-sarrau, n’avait pas du coton le vague triste de l’obéissance aux lavages répétés, c’était bien la forme du sarrau de jadis qui retenait les dites-formes bien qu’il ne recouvrit, en l’occurence, pas exactement un corps de fillette. Etait-ce soie, ou grège, linon, baptiste ? Plus certainement une, et même plusieurs, de ces molécules de synthèse infroissables. Même dans un pré au  soleil. Franchement, il n’osa pas le lui demander.
La question lui brûlait néanmoins tant les lèvres qu’il dût se précipiter à la Pharmacie Centrale  pour les enduire de pommade Rosa. Rosa ? Etait-ce Rosa ?  Le prénom de la vendeuse resterait pour lui une énigme.
Quoi qu’il en  soit, ayant soigneusement noté sur son agenda l’heure et l’adresse du premier entretien, il s’y rendit immédiatement en sortant de l’officine. Certes, ce ne pouvait être une simple petite vendeuse bien ... Heu ! roulée! qui convienne à pareil vert-pomme ... Trop occupée sans doute !  Trop immature! Peut-être la quarantaine, bien que ... Trop peu cultivée, trop distraite aussi sous des dehors  professionnels attentifs ... Il avait bien vu à la façon dont elle ne répondit pas à sa question, l’unique question qu’il porta à son encontre, sans vouloir la blesser d’ailleurs.  Il aurait aimé qu’elle en remarquât le subtil énoncé, tout personnel, qu’il avait eu le temps de peaufiner pendant l’essayage. Mais elle ne répondit pas, c’était là un fait et il n’y avait vraiment pas à revenir là-dessus.
Au croisement de la rue d’Alembert avec la rue Diderot, rebaptisée rue piétonne, voyez- vous ça ! Piétonne et les gloires du  dix-huitième jetées aux orties, il avait déjà tout oublié ou cru oublier du sarrau, de la texture de son textile et de sa complexité d’analyse.
*à suivre !

11 mars 2017

jolie madame




si tu savais Jolie Madame
Pourquoi j’ai mis mon vieux chapeau
Mais tu t’en fous Jolie Madame
Il est pas beau il est pas beau

Dans mon pays Jolie Madame
dans mon pays fait chaud fait chaud
Et moi Madame j’ramasse des cannes
J’en ai plein l’dos J’en ai plein l’dos

Le chef m’aime pas Jolie madame
Y fout des coups sur mon chapeau
Et c’est pour ça jolie madame
Qu’il est pas beau qu’il est pas beau

Si t’aime le thé Jolie madame
Bois-le bien fort Bois-le bien chaud
Mais pas sucré Jolie madame
Pense au chapeau Pense au chapeau


10 mars 2017

des mots bleus


Elle marche dans les mots comme une somnambule
elle voudrait refuser ceux qui pressent contre elle
tant de jours déjà clos, tant de clartés lunaires
elle ferme ses oreilles mais les entends quand même

venez mots renouveaux ! venez printemps des sables
laissez-vous refleurir sur mon chemin instable
le chemin double des aurores crépusculaires
Qu'un grand vent de faroud disperse enfin les cendres
des vieux mots fatigués qui tremblent de souffrance

bonjour aux mots nouveaux aussi bleus que le ciel !

18 février 2017

Mémoire de roses

Tout est à citer de ce poème de Guillevic ( Relier (Gallimard)
quelques pétales :
"Qu'importe si
Je ne comprends pas
La rose:

Par elle, je vois
/.../
Je suis la rose.

N'allez pas me quérir ailleurs.

Contemplons-nous.
Oublions la durée.

Nous en avons
Peut-être pour longtemps. "
/.../
Rose,
Tu laisses deviner
Que dans la joie
Ne sont pas vaines
Toutes les vanités.

16 février 2017

de la beauté des visages



 Je trouve chez Maurice Blanchot «  le livre à venir » :

« … mettre à nu les choses, nudité qui est comme celle d’un immense visage qu’on voit et qu’on ne voit pas et qui, comme un visage, est lumière, l’absolu de la lumière, effrayante et ravissante, familière et insaisissable, immédiatement présente et infiniment étrangère, toujours à venir, toujours à découvrir et même à provoquer, quoique aussi lisible que peut l’être la nudité d’un visage humain »

 Voir  dans un visage, une nudité, un parcours «  toujours à découvrir. » et, empruntant le titre de Blanchot : un visage à venir.
Ouvert à notre immensité.

14 février 2017

de la rose

" On se rappelait sa causerie sur la rose : ce n'était pas un hasard si elle poussait moins haut que l'être humain ; de cette façon, si l'homme voulait la sentir, il devait se baisser, c'est à dire s'incliner devant elle. Et il demandait :" Savez-vous devant qui l'homme se penche au-dessus de la rose ?" Si quelqu'un s'empressait de répondre " quelle question ! Devant la rose bien sûr !" il demandait derechef:" S'incline-t-il seulement devant cette rose ou devant toutes celles du jardin ? ou peut-être devant une rose idéale existant quelque part ?" Une fois qu'il vous aura bien entortillé, il vous avouera qu'il n'a lui-même pas de réponse exacte à cette question et qu'il faut chercher longtemps. Ainsi il pouvait s'avérer que lorsque vous vous penchiez au-dessus d'une rose, vous vous incliniez devant le jardinier qui l'avait cultivée mais également devant le Jardinier qui s'était occupé aussi bien de la rose que de son jardinier"

Guéorgui Gospodinov " l'homme qui avait plusieurs noms"

de l'éternelle beauté


Sans savoir où trouver
l’insatiable beauté
Suis allée promener
Ma quête et mon attente
Je ne demandais rien
Rien qu’à la rencontrer
à l’heure dite, au hasard
de mes yeux et mes jambes …

Et je l’ai vu passer
Beauté du geste simple
qui propose et demande :
L’appartement ouvert
Le gîte et le couvert
La porte refermée
sur les mets préparés
La voiture avancée
pour avancer ma route
et la chanson venue
ponctuer mon plaisir.

Je dis Merci au Temps
Qui m’a offert enfin
Le moment juste et bon
Où mes mains savent prendre
Et Merci à tous ceux
Qui savent le rejoindre
Merci à la Beauté
Source et estuaire

13 février 2017

de la rose


les roses roses, les roses blanches

Les roses blanches, les roses noires

L’amour s’en vient en avalanche
Et c’est en poussière qu’il repart

Et c’est en poussière qu’il repart

Les roses roses, les roses rouges
Et les joues roses, les joues en feu
L’amour ne sera pas farouche
Si nous jouons à être deux

Si nous jouons à être deux

Métaphores Roses Métamorphoses
S’il reste encore sur le rosier
De quoi trinquer avec les choses
De quoi troquer nos vieux souliers

Pour des ailes roses à lier

Alors reprenons de la prose
Scintillements et falbalas
Je sais qu’il faudra bien qu’on ose
Accrocher des roses au lilas

Au fond de l’eau est une rose :
C’est ce que nous chantait Lorca

Et dans la rose une rivière …

"la rose fleurit parce qu'elle fleurit
elle ne se soucie pas d'elle
elle ne se demande pas si on la voit"

de la beauté ...



« Beauté ma toute droite et ma toute dormante » (René Char)

je suis venue vers toi un matin de septembre
espérant éveiller ta voix en poésie

Tu m’as jeté un œil à défaut d’une plume
Depuis lors je surnage sur la vague et le bruit
et je fais mon bonheur de ce rayon de lune