Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

30 avril 2009

TULIPES


Les tulipes du départ
à l'arrivée sont fanées
Ne pas s'en désespérer
Attendre du mois de mai
le muguet

"le temps aux plus belles choses
se plait à faire un affront"
Mais je tresserai des roses
sous mon front

29 avril 2009

PORTES


à l'atelier d'écriture

Je sais bien qu'elles doivent être ouvertes ou fermées mais comment faire pour accepter cette évidence. J'ai mal des portes fermées irrémédiablement, portes mortes; Je n'arrive pas à dépasser ce seuil stérile où j'attends encore qu'on me demande. J'ai mal des portes ouvertes qui battent sur leurs gonds et donnent sur le vide. J'ai le souvenir d'un texte que j'ai écrit là-dessus. je voyais, avant les mots, la porte des cieux, la porte de l'abîme, et ne savais comment atteindre ma vision. Coïncidence : j'ai demandé la semaine dernière à Julien de repeindre la porte d'entrée de ma maison. Une vraie porte lourde de bois. En bleu comme la précédente couche. J'ai lessivé la porte avant de partir, je devrais la retrouver dans deux jours transformée. Ultime porte de mes bagages posés. A moi celle-ci exclusivement. Ni porte de l'enfance. ni porte du mariage. Porte bleue à repeindre de temps en temps. Porte à vieillir en paix. A laisser ouverte aux visites. A fermer sur la nuit et ses fantômes. Elle est précédée par une pierre usée par les générations. Il a un creux pour les fesses. J'aime m'y asseoir, m'y déposer avec un plateau repas ou un livre. Surtout le soir. La porte dans mon dos reste entrebaillée, il suffit que je la pousse dans un sens ou un autre. De toute manière je suis chez moi. A l'intérieur, à l'extérieur. Voilà le texte lointain revenu dans ma mémoire par sa conclusion optimiste, résolument optimiste :
" Depuis au seuil de la maison elle chante ... Il faut bien."
ça a marché ! ça peut servir d'écrire les portes !

18 avril 2009

AU REVOIR !


( proposition du jour à l'atelier d'écriture)

Au revoir ! je m'en vais demain.
Au revoir ma soeur, garde ton coeur au chaud jusqu'à mon retour. Que tes jambes te portent pour la petite promenade quotidienne sur le petit chemin. Je reviendrai dans une semaine. J'aurais regardé une ville inconnue, des beautés annoncées dans les guides touristiques. Je ne te parlerai pas de mes découvertes mais j'aurai nourri mon regard d'espoir et de patience et nous reprendrons ces pas lents. Tu me diras " c'est beau ce vert ! " "oh ces tulipes ! COmme elles sont jolies !" " as-tu bien dormi ?" Je répondrai autant de fois qu'il sera nécessaire pour te rassurer, te confirmer que nous sommes bien là toutes les deux dans le printemps et tu ajouteras souvent : " on est bien !" et puis encore " ma Gie!" en me tapotant la main;
Au revoir Chantal ! Merci de tes voeux de bon voyage ! Merci de notre projet, de nos échanges en direction de notre cinquième saison, celle des renouvellements et des consolidations. Celle où nous avons dans notre bouche tant de mots ronds et sucrés, tant de bonbons de rire et d'audace que nous en salivons d'avance ! Merci pour la force et la joie !
Au revoir Claire la bien nommée. J'ai encore dans les oreilles les notes de ta flûte qui s'échappaient en regardant le Rhône. Le cygne sur le bord naviguait lentement comme attiré par la musique et les cyclistes sur la digue posaient pied à terre et disaient après un long silence " Bravo !" Tu répondais " merci !" en souriant !
Au revoir ! Je m'en vais demain !