Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

30 novembre 2009

OUVRAGE


( pas de neige hier mais des pommes dans les sachets ... données, celles qui étaient sous l'arbre et pas encore gelées)

L'atelier d'écriture
OUVRAGE
Je suis satisfaite de la proposition. C'est justement pour me mettre à l'ouvrage que j'ai cliqué sur mon mot de code. C'est le matin, la neige a tout recouvert. Je me sens dans l'énergie, j'ose dire la virginité de ce matin blanc. Il se trouve que mon mot de code est tiré du même dictionnaire de l'enfance que "ouvrage". Pendant que nous déjeunions, faisions nos devoirs, Maman était en train de "faire l'ouvrage" c'est-à-dire fumasser les bêtes, les traire, leur donner le fourrage. Elle reviendrait à la maison pour continuer l'ouvrage du nettoyage et de la nourriture. Avec l'expression nous nous retrouvions dans l'habitude quotidienne, serrée, indispensable à la vie. Pas question de rêver, de se dispenser d'agir utilement et régulièrement : la belle machine productrice, protectrice, s'arrêterait aussitôt. Ainsi jusqu'à la mort, "Tant qu'on peut faire" disait Maman.
Je sais que le mot a un usage plus raffiné. L'ouvrage est un livre, une oeuvre. Les revues d'ouvrages de dames répertoriaient dentelles, tricot, couture, etc... mais notre usage familial était exclusivement branché sur ces tâches bien définies et agricoles.
Avoir "du coeur a l'ouvrage" était bien nécessaire pour tenir la distance. Tout comme aujourd'hui. Les chansons aidaient à s'en convaincre : "En classe fuyons la paresse, la nonchalante oisiveté
Et quand pour nous le travail presse, ouvrons la porte à la gaieté"
Bon ! le mot a fait son effet. J'ai le pied à l'étrier. Je peux revenir à d'autres ouvrages en cours.

29 novembre 2009

L'ATTACHANT



L’attachant c’est ces traces que l’on sait éphémères
La volonté narquoise de rester attachée
sur la branche d’un blog mieux que sur un cahier

L’attachant c’est la pause que l’on sait volontaire
Ces cuisines de mots à faire partager
Le regard opiniâtre avant de quitter terre

Oui ce sont ces maillons où retrouver le jour
Ce que disent les choses bien mieux qu’à la téloche
Ce que suggèrent les roses d’un marché sans filoche
Ce que vos pas déposent jusque sur mon palier

L’attachant c’est aussi vos tendres commentaires
vos remarques attentives, parfois même vos émois
Bref ! pour tout vous dire : je ne suis pas de bois
Et j’aime bien vous lire ou chez vous ou chez moi
Attachée que je suis à chacun de vos bras

28 novembre 2009

MONDE MYTHIQUE


Décalogue

Proposition de l'atelier d'écriture:
Le monde mythique était placé hier sur l'étagère. Mais je viens de faire une grande redistribution. J'ai viré les bouquins d'Histoire genre La Commune de Paris en 7 volumes pour placer à hauteur de mains les livres de Contes. J'ai ainsi redécouvert que je possédais un gros ouvrage sur les Mythologies Scandinaves et que j'allais me régaler à vous le citer. Las ! je ne le trouve plus ! j'ai beau écarquiller les yeux, tendre les bras, rien ne vient. Croire qu'un jour j'aurais tout mis en ordre dans les collections successives de ma vie est à proprement parler un mythe. Nul cahier, nul ordinateur ne saurait en venir à bout.
Il était une fois un roi et une reine qui avait trois filles et deux garçons. La petite dernière eut la chance de se marier avec un prince. Le Prince d'un monde mythique. En ce pays chaque fois que l'on plantait un rosier, par exemple, mais ce pouvait être aussi bien des pommes de terre, il poussait un conte. La reine cependant était atteinte d'une maladie incurable : elle voulait cueillir toutes les roses et manger toutes les pommes de terre. Evidemment malgré son application elle ne le pouvait. Elle demanda au Prince des étagères et des coffres, des palais et des jardins afin d'opérer un classement définitif. Seulement juste au moment d'aboutir, elle ne trouvait pas son conte, son compte, son Comte.
" Dire qu'un dieu ou une déesse est oublié signifie qu'un comportement psychologique naturel est négligé ou refoulé"* Aïe aïe aïe ! (3fois comme dans les contes)
*Marie Louise Von Frantz « la femme dans les contes de fées »

27 novembre 2009

Pour en finir avec ce conte


"My lords, tout petit, abandonné, orphelin, seul dans la création démesurée, j'ai fait mon entrée dans la société.
la première chose que j'ai vue, c'est la loi, sous la forme d'un gibet,
la deuxième, c'est la richesse, c'est votre richesse, sous la forme d'une femme morte de froid et de faim,
la troisième, c'est l'avenir, sous la forme d'un enfant agonisant,
la quatrième, c'est le bon, le vrai, et le juste, sous la figure d'un vagabond n'ayant pour compagnon et pour ami qu'un loup"
Hugo "L'homme qui rit"
***
Et dis-toi donc Grand Jacques
dis-le toi bien souvent
c'est trop facile, c'est trop facile
de faire semblant
Le Grand Jacques Brel
***
Nom d'un peignoir ! dit Dieu
et le ciel se couvrit.

26 novembre 2009

suite et fin



Et les gamins et gamines de se carapater vers la souillarde. Dans les familles nombreuses il faut obéir aux parents si on veut que ça marche !
Dieu arrive donc, incognito. Du moins le croit-il. S’assied dans la chaise à bascule qu’aussitôt Eve lui a cédée. Echange de salut. Tous les enfants propres ont été bien polis.
L’aîné est allé traire la chèvre pour un bol de lait d’accueil. Le plus petit s’est installé sur les genoux du bon grand-père. Puis un frère cadet a pris la place restante.
Cependant Dieu a froncé les sourcils. Le soleil se cache aussitôt.
- Dis-moi ma fille tes enfants sont-ils tous là ?
- Oui monsieur !
- Vraiment ? Tu n’en n’as pas d’autres ?
- Non Monsieur !
Eve pensait, en bonne fille qu’elle était « là : ils y sont! Là-bas y en d’autres mais pas visibles pour le moment !"
Eve ( comme je la comprends !) ne tenait pas à passer aux yeux de Dieu pour une mauvaise mère qui néglige les uns pour les autres. Et puis, avec tout ce qu’elle avait à faire tout au long de la journée, la pauvre n’avait pas eu le temps d’étudier parfaitement les dix commandements surtout vers la fin.
Car, neuvième commandement :
« Tu ne porteras pas de faux témoignage envers ton prochain »
Franchement elle ne portait rien de mal, avec tout ce qu’elle avait déjà sur les bras ni envers quiconque ni envers Dieu assis à sa place.
Mais Dieu, décidemment pas en forme en cette occasion, se prit les pieds dans la chaise et quand l’aîné arriva avec son bol de lait bourru tout chaud, il ne le vit même pas, occupé qu’il était à décréter du haut de sa grandeur, par trois fois, comme dans les contes :
- Menteuse ! Menteuse ! Menteuse ! Tu en as d’autres cachés dans la souillarde. Eh bien « Que ce qui est caché, le demeure à jamais ! »
Et pressé de rentrer chez lui, Dieu abandonna Eve, pour la deuxième fois, ses petits et repartit non pas comme il était venu par les Grands Goulets mais par la voie des airs, abandonnant son bâton de guide de haute-montagne.
On dit que les pauvres souillons frappés de malédiction par Dieu réapparaissent dans les bois, les eaux, sur et sous la terre, en Vercors ou ailleurs. Ils nous suivent, ils nous observent. Ils demeurent cachés à nos yeux bienveillants. Ils nous jouent des tours. Sylphes, gnomes, feux follets, farfadets, loups-garous, affreux Jojos en tout genre, ils n’en finissent pas de réclamer notre regard et notre soutien.
Peut-être n’est-il pas trop tard pour les sortir de la souillarde ?

« C’est trop facile quand les guerres sont finies
D’aller gueuler que c’était la dernière
Petit bourgeois vous me faîtes envie
Ne voyez-vous donc pas vos cimetières

Tais-toi donc Grand Jacques
Laisse-les donc crier
Laisse-les pleurer de joie
Toi qui ne fus même pas soldat »

* avec la participation et la voix de Jacques Brel

25 novembre 2009

Les actes manqués du Bon Dieu !


Eh bien allons-y gaiement !
Avec vous Gazou, Solange, et inversement ( Solange qui gazouille en pastel et Gazou qui pastellise en gazouillis.
Il n’est pas né hier de la dernière pluie, ce conte, mais du soleil du petit matin

« C’est trop facile d’entrer aux églises
De déverser toute sa saleté
Face au curé qui dans la lumière grise
Baisse les yeux pour mieux vous pardonner

Tais-toi donc grand Jacques
Que connais-tu du Bon Dieu
Un cantique, une image
Tu n’en connais rien de mieux … »

CONTE des Ratés du Bon Dieu

Ce matin-là Dieu est pensif, perplexe, et pour tout dire pas bien dans son assiette. Dieu se sent tristounet, fatigué. Bon ! se dit Dieu ! il faut faire quelque chose !
Mais quoi ?

Tout est fait.Dieu a jeté ses dés.
Dieu n’a plus rien à ajouter. Dieu s’ennuie.

Alors Dieu prend son pas, son bâton de pèlerin et descend sur la terre.

Eve était en train de laver ses mioches, d’essayer de les approprier un peu. Un coup de peigne dans des cheveux farfassés, un frottement de la main mouillée sur un museau crasseux, un bouton à recoudre : chaque matin Eve, en bonne mère qu’elle était, s’efforçait de ramener sur sa nia un peu de lumière divine. Comme le soleil pointait Eve s’installa devant la cabane, s’assit tranquillement et avec bonne conscience sur la chaise dormante qu’Adam lui avait spécialement aménagée pour cet effet. Les enfants passaient l’un après l’autre à l’inspection. A droite ceux qui étaient fin prêts. A gauche ceux encore à débarbouiller. Dame ! Même une bonne mère ne peut pas entretenir en même temps ce que le ciel lui a donné et ce que la terre a retenu dans sa fange !
- Oh ! Regarde m’man ! dit le petit trognon qu’elle tient sous sa paume en cet instant. C’est une fille, elle en oublie de dire aïe à sa mère occupée à tresser ses couettes.
Lisette vient d’apercevoir une silhouette courbée sur un bâton qui monte le raidillon.
- Bon Dieu ! s’effare Eve.
Il faut dire qu’à cette heure matinale les visites étaient plutôt rares et les gosses pas tous en état de comparaître.
« Filez vite vous cacher dans la souillarde ! » enjoignit-elle à ceux qui restaient à sa gauche.

à suivre dans les heures ou les jours à venir

24 novembre 2009

LES MOTS


Les mots, la nuit
Ne se couchent pas
Ni sur le flanc, ni sur le dos, ni sur le ventre
Les mots la nuit, chez moi, mènent la sarabande
Ils envahissent, ils se hissent, ils descendent à la cave, ma parole ils se croient chez eux !
Mal élevés, braillards, parfois étonnamment tendres et attentifs, ils font des leurs, comment l’écrivez-vous ? des leurres !
Ah ! ah ! les mots s’amusent, fanfaronnent, se piègent eux-mêmes dans leurs remous et agitent les casseroles qu’ils ont, clebs intrigants, attachés à leur queue.
Au matin font beaucoup moins les malins ! c’est eux qui passent à la casserole !
Bon ! c’est trop d’honneur, les mots, je pars conter à Villard. Et là, les petits pères, les petites mères, c’est moi Zorro qui vous tiendrais en laisse !

23 novembre 2009

FLEURE ET FRUCTIFIE !



Sur l’arbousier se retrouvent côte à côte, printemps, automne, espoir et cueillette, tout à la fois. C’est en Drôme, dans le jardin d’une maison aux volets bleus au joli nom de Chantecure. Ancien presbytère elle a gardé l’habitude du recueillement. Nouvelle salle des fêtes elle reçoit les amis et leurs créations sonores. Là où se donnaient les leçons de cathéchisme, on entend des chansons profanes, le piano … Ainsi que l’arbousier les étagères portent des livres à lire et à écrire, des verres à remplir et à vider, des cœurs qui donnent et prennent, bref ici les contraires se marient sans bagarre, derrière la simplicité des volets bleus, des ciels changeants.
Bon nombre d’arbouses étaient déjà tombées sur le sol et le piquetaient de rouge. Sur l’arbre les fleurs attendaient qu’on leur tresse des couronnes de mariées. Fallait-il que je sois pressée : j’ai oublié de goûter aux fruits, de sentir les fleurs ! Pour un peu je reprendrai le train pour réparer pareille erreur. Un nez et une bouche cela peut servir en même temps : fleurer le parfum et fruitifier le goût.

21 novembre 2009

POTIRON EN DIRECT


En direct : Potage Potiron

Du cahier de recettes de Marcelle à l’Ecole Normale de Montpellier 1933-1934
Le menu du 27 octobre
Potage potiron 2F30
Escalopes pannées 15F60
Purée de pommes de terre 2 F 70
Gâteaux roulés 6F75
Lait 0F50
Beurre 0F60
1Kg de potiron 1F20

Eplucher le potiron, le couper en morceau, le faire cuire à l’eau bouillante salée ; quand il est cuit réduire les morceaux en purée, ajouter le lait et mettre sur le feu. Au moment de servir ajouter un morceau de beurre frais.

20 novembre 2009

L’Homme qui rit



Nous avons assisté vendredi dernier à un spectacle à partir du roman. Une petite salle à la mairie d’un petit village. Une travée centrale entre deux estrades en plan incliné où circulent les deux acteurs qui sont tous les personnages et eux-mêmes : acteurs confrontés au texte titanesque. De chaque côté le public, de tous âges, une trentaine de personnes. Mon intérêt accru par le bonheur de retrouver un ancien élève au mieux de sa forme et de son métier. Les pressentiments du prof se sont vérifiés.
Et puis la force tonitruante de Hugo qui continue, deux siècles après, à appréhender justement le monde. On dirait que c’est d’aujourd’hui qu’il parle, dit une petite dame très émue. L’aujourd’hui des enfants martyrisés, vendus, déformés, l’aujourd’hui des puissances d’argent triomphantes et des pouvoirs indestructibles.
Le lendemain je suis retournée au bouquin tellement plus profus encore que le spectacle mais l’ai laissé sur la table en partant. Pas de citations à vous offrir.
Hier : visite au musée des Arts modestes à Sète. Les arts, modestes, pas le musée qui, lui, se proclame international. Guère d’enchantement ! mais en repartant j’aperçois « l’homme qui rit » dans les mains du préposé aux entrées. Tiens donc ! on le lit encore ? « J’avais vu Laurent Terzieff au théâtre » me précise-t-il.
Julien me pardonnera d’utiliser son large sourire pour l’illustration. Après tout n’est-t-il pas lui aussi un professionnel de la joie ? et puis ça vaut la peine de déchiffrer son tee-shirt non ?

19 novembre 2009

un peu de silence SVP !



Me rassasier de photos de la Loue pour ne pas me laisser emporter par l’énervement et la fatigue auditive. C’est qu’entre mes vieilles terres et celles de Pierre il y a tout un monde. La campagne hyper profonde qui se dépeuple et vieillit d’un côté, la ville touristique et active ( il y a encore des pêcheurs professionnels à Sète) de l’autre et surtout la ville jeune, terriblement jeune et mâle qui fait vrombir, vomir, vitupérer, vociférer …les moteurs, les radios, les klaxons, les engoulevents … quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit. Faut s’habituer ! Hier au soir c’était le bouquet ! un quelconque match de foot de retour entre Irlandais et Bleus et l’hystérie de la rue au moindre but bien de chez nous.
Bon ! j’en suis remise heureusement ! mais pour me soigner j’ai dû reproduire en peinture le silence de La Loue. Quel bien cela m’a fait !

18 novembre 2009

le marché du mercredi


in situ les kakis de Leo à La Loue

à Sète, c’est une sacrée affaire, un super spectacle. Les rues débordent de victuailles et de clients. A côté des tapenades-maison ( huit ans d’expérience le jeune homme, il le claironne d’une voix de stentor), le père du fabricant vend accessoirement des oranges et pousse le flamenco. Et si j’insiste un peu me le dédie, le flamenco, en me prenant quasiment dans ses bras d’Hercule ! olé ! Le marchand de légumes plaisante sur la crise tout en insistant : « ce sera tout ? » si bien que je rajoute deux courgettes et une aubergine aux paquets. Aujourd’hui les kakis – tiens je les connaissais orange mais pas rouge vif !- sont énormes, rangés en rang dans les cagettes capitonnées. Mais ce que je préfère c’est attendre longuement chez le poissonnier à l’intérieur des halles. Lui voir dépiauter les rougets d’un coup de grattoir, d’un seul coup d’un seul, vaut le coup d’œil qu’il s’engage d’ailleurs à ne pas me facturer. Au moins vingt ans d’expérience celui-là à en juger par la cadence et la vélocité. Fin de parcours chez Mr Tara. Le seul à affirmer qu’on parle anglais à son étal. Venu au commerce méditerranéen par un long périple qui passait par l’informatique, la grande Bretagne, s’il a le temps il nous parlera de son Iran natal et philosophera. Il n’oubliera pas de nous demander de transmettre ses « bisous » à notre aïeule. Seule petite entorse à la langue française et à l’étiquette mais c’est plus sympa que les salutations distinguées qu’il ignore sans doute !
Question immédiate, au retour, de la dite aïeule :
- Alors ? il y avait du monde au marché ?
- Oh oui !

17 novembre 2009

Mon vieux pays



Solange c'est celui-ci. Le bas-Dauphiné si tu veux le chercher sur la carte. Sur la photo j'ai pris la route de La Loue sur ma droite, contourné la maison des voisins qui fait l'angle du carrefour, attrapé la route des Petites gorges, enfilé le sentier herbeux et me voilà amorçant la courbe du cercle qui me ramènera chez moi. Les maïs sont coupés. J'aperçois ma maison calée contre les Monts du Bugey. Le Rhône qui nous sépare d'eux. Je l'appelle parfois ma maison dans les peupliers. Le sol ancien lit du fleuve est riche d'humus et d'humidité. les peupliers, les maïs y sont à l'aise. Moi aussi. J'ai dit à mon voisin ( l'autre le peintre pas le jardinier, je n'ai que deux voisins immédiats): " je ne sais pas ce que j'ai. Cette année je trouve tout encore plus beau que d'habitude !" Il a été d'accord avec moi.
Cet été j'ai écrit une centaine de pages sur " mon chemin". J'en ai remis un exemplaire à ma voisine. Peut-être en passerai-je des extraits sur Mots et couleurs. Et quelques photos ...
stop ! le train pour Sète va partir sans moi si je ne plie pas bagages !
a la revista !

16 novembre 2009

quatre lignes suffisent


- la photo des lignes du champ de maïs en pleine décomposition
- le texte, sur proposition de l'atelier d'écriture( 1500 caractères comme d'habitude)

Quatre lignes suffisent pour dire l'essentiel. Faire part de mariage, de naissance, de décès. 3 lignes pour exprimer ce qu'on en pense, une seule pour le mot qui définit le fait. Quatre lignes pourtant, quelle qu'en soit la longueur, je suis frustrée si je n'ai pas le droit d'étaler ma conscience et de faire mon paquet. D'où viendrait l'ordre supérieur ? Qui pourrait m'interdire cinq lignes si bon me semble ? Six si je désire river son clou à mon contradicteur.
Quatre lignes c'est trop ! C'est beaucoup plus en somme, de mots, d'interjections, de circonvolutions, d'images et métaphores qu'il fallut à Cambronne. A s'étaler comme sur le verglas on perd le pas. Une ligne bien faite, svelte et dégourdie, vaut mieux sur une place qu'un troupeau de brebis. Dans cette époque aux jeux de cirque et tant d'autres foutaises, il suffit d'une ligne pour se sentir à l'aise quand tous les courtisans caquettent à grand bruit.
Quatre lignes ! dites-vous. Ah mais j'y pense ! Quatre lignes de quoi ? de carottes ou de pois ? Selon la table et le nombre d'assiettes il faut bien plus de lignes pour avoir le coeur net, et remplir l'estomac.
Si c'est pour la portée de quelque symphonie, quatre lignes chétives n'arriveront jamais à trouver l'harmonie. Si c'est pour la friture et bon nombre d'ablettes quatre lignes c'est peu, quatre lignes à la fois quand on n'a que deux bras, je suis catégorique, je sais de quoi je cause : quatre lignes ne suffiront pas. Même avec moulinet. Ciel ! plus de caractères! /.../

14 novembre 2009

NOM NOUVEAU


J'avais trouvé un nouveau code
Un nouveau nom pour m'esbaudir
qui me situait aux antipodes
à l'opposé de mes désirs
habituels
Las ! Au matin le nom magique
(svelte, élégant, chaste et pudique)
s'était envolé dans le vent ...
Faut dire que cette nuit, Bernique !
il soufflait fort assurément.
Très bien ! j'ai dit à mon image
dans le miroir ce matin
Contentons-nous des vieux rouages
Des noms divers et oui latins !

Je m'en vais sur mes vieilles terres
pour une semaine environ
si je peux retrouver ce nom
je vous le renverrai en l'air
(merci beaucoup de l'attraper par la crinière)
à la première occasion !

13 novembre 2009

GATEAU DE COURGE


toujours pour occuper les courges de Liliane, toujours en provenance du Québec la recette
je le fais avec du potimarron, c'est délicieux, ça marche très bien auprès des amis et cela peut se congeler( on en fait deux à la fois)
imaginez donc sur le parvis de la première neige les courges pimpantes et offertes
gâteau à la courge.
3 œufs
1 tasse d’huile végétale
1 tasse de sucre
2 tasses de courge crue avec pelure rapées
2 cuillerées à café de vanille
= 1ière partie
2 tasses de farine
1/4 de c.à thé de poudre à pâte
2 c à thé de soda à pâte
3 c à thé de cannelle
1/2 c à thé de sel
= 2ième partie
1 tasse de raisins secs( dattes ou pruneaux)
1 tasse de noix de Grenoble hâchées
a) mélanger la 1ière partie des ingrédients
b) tamiser les ingrédients secs
c) incorporer 2 à 1
d) ajouter noix et raisins
cuire 1 heure à 375 degrés Farenheit

12 novembre 2009

Insolite


INSOLITE

C’est le fruit d’un magnolia. Ce printemps l’arbre qui avait beaucoup grandi s’est couvert de fleurs vigoureuses. Et à la fin de l’été a proposé, cachés dans les feuillage, ces étranges gnomes. Beaucoup moins nombreux que les fleurs. D’abord verts puis tout rouges et laissant passer dans chaque boursouflure de petites lentilles rouge vif, comme des graines attachées par un fil blanc à la coque.
L’arbre est-il en train de dégénérer ? Est-ce le fruit d’une variété précise que je ne connais pas. Pauline, l’amie anglaise, me l’offrit il y a bien plus de dix ans. Je ne croyais pas qu’il persévérerait sous nos climats. Mais il a grandi tant et tant qu’il atteint le toit de la grange. Il faudra le tailler au printemps prochain.

11 novembre 2009

Lisa la belle


Lisa la belle

La belle, la charmante
Aux eaux vives et dormantes
Accueille
Feuille à feuille
Oiseau à oiseau
Fleur à fleur
Pierre à pierre
Mot à mot
Les fleuves, les sarcelles
Les couleurs, les gazelles
Les mamans, les grands-mères …
Elle aime, elle hèle
Sourire en bandoulière
Elle invente la terre et réjouit le ciel.

10 novembre 2009

à la soupe !


un kaki et un coprin chevelu
à la demande de Liliane
Recettes de nos grands-mères (ramenées du Québec)(lire avec l’accent d’icite et consommer avec le sourire du cru !)( après cuisson évidemment)

Potage au potiron
Ingrédients : 2 tasses d’eau
2 pintes de potiron coupés en dés
3 tasses de lait
1c à table de beurre
1oignon moyen émincé
sel et poivre
on coupe le potiron (rond) en morceaux(carrés) que l’on met dans une marmite( vieille) avec une petite quantité d’eau ( ou d’eau de vie) ; quand le potiron est tout à fait cuit, on le retire du feu ( mais on ne se retire pas du feu de l’action), on le fait égoutter (goutte à goutte ou d’un seul coup) puis on le passe au tamis ( si on n’a pas de tamis on le passe à sa voisine.) Faire revenir l’oignon dans le beurre ( au cas où il soit parti). Ajouter le sel, le poivre, le potiron, l’eau, le lait et faire cuire à feu moyen ( = au moyen d’un feu ordinaire de grand-mère). Servir avec des croûtons beurrés. ( à cause du whisky ou de l’eau de Vie vitale !)
Cette recette québécoise (améliorée de quelques parents-thèses dauphinoises) provient de l’héritage familial de Kamouraska d’hier et d’aujourd’hui ( non pas kamasoutra mais on peut essayer)

09 novembre 2009

LA VOILA !


ST NIZ Première neige

La voilà la divine
Immaculée comme l’hermine
Chaste en son premier matin
Elle dessine sur la chaussée
Sur la voiture neuve inaugure
un tremplin.
Jalouse sans doute qu’hier
de mon intérêt pour sa mère
j’ai fait part au monde entier.
Salut ! Salutations la belle !
Heureuse qu’en dessous des Pucelles
je sois là pour te signaler ?

08 novembre 2009

Une bonne pluie


photo: la grotte du parc au Musée Hébert

C'est ainsi que l'on désignait l'averse, l'orage, la saucée, le sac d'eau ... una bouna plaeve. l'adjectif rendait compte à la fois de la quantité et de la qualité. Cette pluie bonne je l'ai retrouvée dans "Désert" de Le Clézio
"Au bout d'un instant, Lalla entend le jet d'eau qui jaillit des gouttières, et qui frappe le fond des tonneaux de kérosène vides : elle est heureuse, comme si c'était elle qui buvait l'eau. au commencement cela fait un fracas de métal et puis, peu à peu,les tonneaux se remplissent et le bruit devient plus profond. Et l'eau ruisselle de tous les côtés à la fois, sur la terre, dans les flaques, dans les vieilles marmites abandonnées au dehors. la poussière sèche de l'hiver monte dans l'air quand la pluie bat le sol, et ça fait une drôle d'odeur de terre mouillée, de paille et de fumée qui est bonne à respirer. Il ya des enfants qui courent dans la nuit. Ils ont enlevé tous leurs habits et ils courent tout nus sous la pluie, le long des rues, en poussant des cris et des rires. Lalla voudrait bien faire comme eux, mais elle est trop vieille maintenant ..."
Trop vieille ? bof ! pourquoi pas !

07 novembre 2009

La pluie



La voilà qui redégringole ! Sur Belledonne la meute des nuages venus de l'ouest avalent les cimes. Le toit métallique résonne comme d'habitude en maugréant : Ah non ! ça recommence ! ah non ! ça va pas continuer comme ça !
Passe une très très vieille phrase de l'auteur. Elle devait avoir dans les dix ans. Elle commençait une carrière littéraire. Elle se souvient : c'était chez la voisine. enfin ... peut-être. C'est chez la voisine qu'est censée avoir commencé la vie réflexive. La phrase disait donc "la pluie tombe. Voyons la pluie ça ne meurt pas !" les nuages de phrases se rassemblent "Homme ... tout au long du temps tu vantes le soleil levant, soleil couchant ou de midi ... et moi la pluie ?" Première tentative de positivation ! Première tentative pour installer la pluie au soleil. Première tentative pour se positionner, toute petite, dans les éléments, sur la ligne du temps, grâce aux mots parapluies.
Bref ! Chers amis qui pourriez être attirés par un titre aussi attractif, je suis revenue pour vous tenir au courant du temps qu'il fait. En général sur la planète. A st Nizier du Moucherotte. Dans mes neurones.
Il pleut. je vous donne des pommes de reinettes et /ou pommes d'api pour m'en remettre. Jonglez avec elles comme avec les mots du temps qui passe.

- "Poètes du temps qui passe
la beauté se cache encore ..." ( Philippe Forcioli)( il chante)
- "c'est la pluie qui tombe goutte à goutte ..." Charles Trenet ( il chante aussi sous la pluie)

06 novembre 2009

Pommes de reinette



Chaque année le village s'offre une Fête de la Pomme. Nous sommes ( collectivement) un village choisi par les Dieux et Le Rhône pour donner aux pommiers les meilleures chances de développement. C'était déjà le cas dans mon enfance et mon père avait planté des pommiers mais aujourd'hui, la vente de pommes est devenue téléguidée. Donc, fête il y a avec foule de visiteurs qui ne se posent pas trop de questions sur la façon dont les pommes arrivent dans les sacs ( un bonne vingtaine de traitements). Bah ! ne retenons de ce dimanche de fête que les activités ludiques, gratuites, fantastiques ! Les clowns par exemple. sous le préau de l'école l'association des Croqueurs de pommes a exposé et répertorié toutes les variétés anciennes Dont celle-ci en forme d'étoile fort seyante sur la photo non ?
Chez Mary Webb "Sarn" " Il y avait les coussinettes, les reinettes dorées ou grises, les pommes d'api toutes rouges et les francatus, les nonpareilles et les royales, les grandes pommes vertes à cuire au four, les mouronnets et les court-pendus.
et chez Madeleine Chapsal " on attend les enfants "
"... un étalage de pommes, choisit celles du cru, les "clochardes" un peu grises et savoureuses"

05 novembre 2009

Au cimetière




Il y a eu les visites préliminaires, les nettoyages des pierres et monuments, les montagnes de fleurs sur les tombes récentes à constater,
les écriteaux que la mairie a suspendu sur celles qui lui semblaient abandonnées afin de les redistribuer
« ils font du zèle ! » a dit mon frère irrité par ce manque de respect pour les morts qui s’étaient donnés un beau tombeau de famille et que l’on veut déloger
il y a eu, d’abord, quelques pensées à repiquer dans les jardinières de pierre
Puis, dès vendredi, l’installation des chrysanthèmes en pots, des fleurs coupées roses et lys, dans les vases aux initiales gravées.
« Un beau temps de Toussaint ! » à ne pas se rassasier de retourner au cimetière
- pour admirer, des fleurs, le soutien aux vivants
- pour rassurer les morts sur notre souvenir apaisé
Ce qui est bien, dans les allées, le jour même ou la veille, c’est les rencontres que l’on peut faire … Plusieurs visiteurs disent que nous serons les derniers à aimer la Toussaint, ses rites, ses obligations, ses promenades
« Qui viendra sur nos tombes ? »
La question les travaille. Nous restons des ruraux qui se soucient que l'on cultive la terre après nous, que l'on reprenne du missel les pages perdues.

04 novembre 2009

fall's end

j'ai regardé tomber les feuilles londoniennes
sur ma vitre
si nombreuses, pressées, stressées dans le matin
solitaires ou sereines
Elles tombent, elles se posent
finissent
et cependant
caressent sur ma joue le reflet de ce temps
d'échange, de partage, d'automne à cueillettes
j'ai regardé les yeux de ce mois de novembre
ouverts sur l'immédiat
ouverts sur l'infini
et je murmure dans ma chambre Merci Julie !
ne pars pas pour l'instant
ne pars pas cette nuit !
les feuilles ont encore besoin de toi
et moi aussi !

j'essaie



J’essaie
Je fais de mon mieux pour rester dans la vague
J’étire mes vertèbres
Je prends la nuit par son milieu sans rebuffade
J’examine et je teste quelques mots qui s’alignent
Petits soldats de plomb dressés pour la parade
Séculaire, la pendule sonne l’heure ( les jours s’en vont, je demeure)
contente -on dirait- la pendule, l’horloge, que quelqu’une ait tendue avec elle l’oreille au temps
La pluie s’est arrêtée
Sur les murs les photos sourient à regarder
J’essaie ...
Permettez !

et le même soleil revient à St Nizier ce matin de novembre

03 novembre 2009

Les Champignons


reviennent à l'automne
un peu de pluie, beaucoup de vent, les voilà qui frissonnent
ont besoin de bons mots, de mots doux, de sourires ...
les champignons ont décidé qu'ils veulent rire
dans la poele où le jour les verse doucement !