Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

31 décembre 2012

lune pleine

comme l'année
en attendant d'être nouvelle
ne se lasse pas d'éclairer
à mi hauteur face au soleil
ne tient que place relative
mais nous enchante les deux rives
d'un peu de bonheur

27 décembre 2012

le noir SOULAGES

soulage ...

Le noir Soulages généreux
Du MIDI LIBRE cet écho
« Le peintre ruthénois installé depuis quelques années en l’Ile singulière sur les pentes de ST Clair n’a malheureusement pas choisi Sète pour y installer son musée Soulages. Celui qui est actuellement l’artiste contemporain le plus côté au monde a préféré sa ville de Rodez à laquelle il vient de faire une seconde donation estimée à 6,8 millions d’euros. Un don commenté poétiquement par certains internautes : » Petit Papa Soulages
Quand tu descendras de Sète
Avec tes tableaux par milliers
N’oublie pas les Aveyronnais. »
Message reçu. Vœu exaucé. 

de ce côté du pont

C'est côté coeur. Sur le pont de la Savonnerie. Je prends une photo et quand je relève la tête une femme s'est arrêtée, me sourit largement. Je dis " c'est joli!".
- oui ! elle acquiesce : c'est joli !
Cette femme enveloppée dans ses voiles, capitonnée dans sa religion, je l'avais déjà rencontrée, sans lui parler, en l'évitant même sur le trottoir pour ne pas avoir à me confronter à un enfermement religieux vestimentaire qui mange son visage, ses gestes ...

25 décembre 2012

la NOËL


                                          VIVE NOËL ! ALLELUIA !

-       Mère, La Noël est arrivée ?
-       Pas encore, bientôt, ma petite !
C’était en un temps où les oies
ne tombaient pas rôties du ciel
où les cailloux sur le chemin
avaient besoin du cantonnier.
Et la petite soupirait
- Vienne Noël ! Alleluia ! -
-       À la Noël, disait le père
Tu les auras tes sabots neufs !
Elle se met à guetter les jours
chaque matin par la serrure.
Des sabots neufs ! Des sabots pleins !
Tant crie-t-on Noël qu’il vient.

Quand la Noël est arrivée
nuls sabots dans la cheminée.
Le temps s’était mis à la peine
et la misère dans le foyer.
Elle pleure bien sûr, sèche ses larmes
aide la maman au fournil.
Quand elle voit la neige arriver
-       la bonne neige, la belle neige !-
s’empresse d’aller y jouer
en vieux sabots rafistolés.

Cette petite-là grandit
se marie à l’homme qu’elle aime
«  Je reviendrai pour la Noël ! »
il lui dit en prenant le sac
des soldats sur l’épaule raide.
C’était en 1939.
À la Noël ne revint pas.
Mais l’enfant qui s’était blotti
dans son ventre, son cœur et son âme
criait Noël par tous ses plis.

Tant d’autres années ont passé !
Tant d’espoirs et tant de défaites !
Elle regarde tomber la neige
- la belle neige, la bonne neige ! -
monter les blés d’or de Juillet
grandir petits de ses petits.
Chaque matin se réjouit.

Ce qu’elle voit, bien plus que neige
c’est l’innocence et l’espérance
la flamme des cierges à minuit
le petit Jésus dans la crèche.
Et la bêtise de la vie
coule sans prise sur ses mèches.
Pour chaque jour chante Noël.
Passe par le trou de l’aiguille
si par menu il faut passer.
Mains tendues et ouvrant les bras.

- Vive Noël ! Alleluia !-

22 décembre 2012

tout le temps

est passé dans les marges du livre
et je n'ai plus le temps pour arrêter de lire
Aussi je me promène à la marge des choses
Je regarde dans l'eau frissonner quelques rides
Quand passe un promeneur je regarde son chien
Brave bête dressée à suivre et à manger
dans la gamelle close où le temps va sombrer ...

20 décembre 2012

vent d'autan


Aujourd’hui n’est point comme hier

Pardi !
Aujourd’hui a viré au vent d’autan : celui qui rend fou selon les Toulousains

Les cormorans aussi virent de l’aile en piaillant
« Mon » palmier sur le quai a des bras de dément qui cherche à accrocher les antennes du vent.
Lequel parle occitan et mieux je le comprends !
Et vous ?

PER LOS QUE PARLAN PONCHU
Volon retraire au parisian
Per aquo, i a pas força a faire :
Renegar son paire e sa maire
E lo parlar lengadocian ;
Pioi cau se fondre en manieretas
Terré ! Se los d’en païs naut
Los prenian per de Mieg-jornaus !
O pauras ! pauras marionetas
Sabe pas quora comprendretz
Que dau moment que siatz pus vautres,
Siatz aqui patata-pas-res,
Senon las monitas das autres.
Alexandre LANGLADA ( 1820-1900)




15 décembre 2012

soleil troublé


Le soleil qui se ploie

a manifestement
du  vent dans la voilure
Il cherche des coteaux, des vignes, des pâtures,
sous des chênes trapus  de lourds bœufs de labour
Ne trouve qu’un bateau accosté au rivage
La grue bleue qui lui charge des bottes de foin sec
a oublié cheptel, masques et bergamasques
Le soleil ne sait plus dans quel sens se tourner
De quels rayons discrets effleurer la jetée
Dans quel eau se laver des atteintes au moral
C’est un soleil confus, confondu en excuses
qui ne fait plus la taille
Un soleil anarchique perdu du gouvernail
Bref un soleil honteux de perdre son latin
Pecaïre ! sans trouver un remède au marin*

Le marin = le vent du sud

14 décembre 2012

le bleu du ciel


Le bleu du ciel est en voyage

Quelque part, loin de nous, il construit des maisons
pour les pigeons
des tours pour les vautours
Il interfère dans les affaires des piverts
Il hisse des palans pour les ailes des goélands
Mais aujourd’hui, ici, devant nos yeux
le ciel ne construit plus en bleu
C’est à nous seuls de tartiner de la lumière
entre ses  draps de deuils, ses loques de misère
Bah ! c’est son droit. Il reviendra
Je le connais : à Sète on dit qu’il est CHICHOIS
Autant dire, qu’il fait des manières …
Mais il a cœur de nous fleurir sans faiblir
nos ponts, la criée, le môle, la jetée
la rue Bazile, le quai d’Alger
Etcetera …
Le bleu du ciel est en croisière
Laissons-le fabriquer pour d’autres aujourd’hui
ses ciels de lit, ses maisons de guingois

12 décembre 2012

brouhaha !


Brouhaha puissance 7!

Brou de quoi ?
Brou de noix
Brou de ci Brou de là
Sauf à broyer du noir
Je veux bien essayer
de broder à tout va
et de broûter de même …
Si ne me convient pas
je change de brouillis
de bouillure, de frimas
Je hisse la voilure
ou je baisse les bras ?
Si m’embrouille à mini
à maxi je me tire
- cochon qui s’en dédit-
je me cornegidouille
je m’UBUse et me bois
me hisse et me pendouille
à la pointe du mât
Et mieux ! mine de rien
de crayon ou de plume
d’un trait vif, d’un point sûr
je remonte à la hune
m’accroche au corps d’âge
de force et de gré
Cré Nom !
crée non de bouée
au vif du sujet –
je pêche à l’âmeson
Et je baisse le t(h)on


09 décembre 2012

Salah Stetié

le poète libanais au musée de Séte
et les peintres qui ont accompagné ou suivi son aventure d'écriture ...

je reste en contemplation devant certains appareillements - faut-il dire appareillages ?- réussis. Le musée Paul Valéry est tout proche de la mer et de la tombe du Cimetière marin
" la mer, la mer toujours recommencée
oh récompense après une pensée
qu'un long regard sur le calme des dieux ! "
Je rêve de me mettre sur cette trajectoire en direction de mon horizon coloré. Demain peut-être ...
Dès aujourd'hui je vous envoie ce que mon crayon a recopié


tout le chant,
toutes les couleurs
sont fleurs et Plantes
l’évidence des jardins

                           ***
« La rose est sans Pourquoi »
dit Angelus Silesius, et quatre siècles avant lui
« la rose est un jardin secret
où se cachent
des arbres »
affirme mon cher Djelal Eddine Roumi »
                           ***
Aller à la complexité du simple
Aller aux plages
Aller aux fleurs
Aller aux broderies métaphysiques
Puis s’asseoir
Puis s’endormir
Puis mourir
                           ***
il faut penser en avant de soi. L’intelligence, ensuite, viendra faire le ménage.
                           ***
L’amour potentiel est le chemin loin des images
L’amour comme une plante évaporée sa fleur
Et seulement la verticalité tendue.
                           ***
L’œil mange. L’oreille boit. On mange quelqu’un des yeux. On boit ses paroles.
                           ***
Il ne faut pas ajouter du bleu à la matière calme
Il faut laisser la houle apaiser la balance
Hokusaï a besoin de vider sa vision
Un mot de trop, un seul, c’est le naufrage.
                           ***
Et la Beauté ?
Il faut habiter la beauté
On ne sait pas, mon amour
De quoi c’est fait.

06 décembre 2012

aquar'elles

je la rencontre au bistrot où doit avoir lieu un groupe dessin en principe
mais il n'y a personne
la patronne nous met en relation puisque nous avons toutes deux goût et carnet pour l'aquarelle ...
nous feuilletons l'une pour l'autre nos albums
au retour je lui adresse ce message de l'an dernier et cette aquarelle ...


Et finir un cahier d'une année retenue 
c'est encore regarder avec ses lunettes 
c'est essuyer les verres d'une buée perdue 
c'est retenir l'été et retarder l'hiver 
Du Portugal lointain au Rhône sous le pont 
j'ai trempé le pinceau dans l'eau de mes images 
jusqu'à ce qu'elles impriment en clair sur une page 
que le soleil fidèle revient après l'orage 
J'ai attaché la fleur sur la tige qui tremble 
ensorcelé l'oiseau pour qu'il demeure au nid 
J'ai guetté le clocher par-dessus les fourmis 
et j'ai voulu du jour apprivoiser la nuit 
Ce n'est rien qu'un album qui dans mes mains se loge 
mais quand j'ouvre au hasard ma mémoire en papier 
je serre un caillou dans le fond de ma poche 
et je le lance au loin dans l'eau des ricochets 
D'avoir pu partager quelques-uns des rebonds 
je fais signe aux vivants encore et encore 
Eh ! Les copains d'amour ! Ce n'est rien ! Tenez bon ! 
j'ai besoin de vous tous pour mieux narguer la mort



03 décembre 2012

la nuit, encore ...


Comment faire dans la nuit qui grésille et klaxonne
pour dresser quelques mots en échelle où grimper
par dessus les forêts, par dessus les marais
plus loin que les chemins qui se perdent et tâtonnent ?

Par quel anachronisme oublier le temps clos
et les faux dictionnaires dans l’eau de la mémoire
dilemmes irrésolus, montagnes de ballots
cent fois comptés, perdus, sur le quai de la gare ?

Un tourbillon me vient, un tourbillon m’égare
mais je ris dans la valse volontaire et têtue
Quand l’aube reviendra je serai toute nue
lavée de tout soupçon, joyeuse et barbare