Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

31 janvier 2012

le pou de Turlendu 2-


Ah ben Magnauds ! Pas moyen de me débarrasser de ce Turlendu de malheur qui vient me tirer par les pieds la nuit. Il faudrait que je raconte l’histoire comme il voudrait, et non comme je la connais de source sûre, telle que je l’ai vécue en direct. Chez nous les histoires on se les fait tout seuls et c’est pas rien une espèce de prétentieux qui va changer les choses comme elles se sont passées exactement.
Premièrement que ce soit bien clair : pour aller des Arcelles à la place de Verdun, au chef-lieu et surtout pour en revenir il faut trois bons jours et encore en marchant vite et en prenant à travers par les bois. Et encore il faut être jeune et marcher d’un bon pas avec un bon bâton ! Turlendu avait les deux : le bâton et la jeunesse.
Ce qu’il a donc fait ce bougre de Turlendu, sitôt qu’il a eu confié son pou à son voisin le Tuène. Et une fois arrivé à la préfecture, sans se tromper, il a signé tous les papiers, 10 en tout et il est vite reparti retrouver son pou.
Le Tuène évidemment, brave comme il est, il allait pas refuser un service à son voisin, même un voisin comme celui-là qui se prend pas pour la moitié d’une … Bon ! Passons ! Me faites pas dire ce que j’ai pas dit !

Mais oui que je veux bien te le garder ton pou, a dit Tuène. Pose-le sur la table !
Quand Turlendu est revenu à fend la bise il a appelé :
- Tuène ça y est ! j’ai fait ma déclaration ! Moi ! Je suis en règle ! Rends-moi mon pou !
Point de réponse ! le Tuène était dans la cuisine, la tête dans les mains, qui pleurait à chaudes larmes.
Quand enfin il a arrêté de hoqueter il a tenu à s’expliquer :
la poule est montée sur la chaise, puis de là sur la table, j’étais sorti pour me soulager, j’ai rien vu. Le pou a pris peur il a pas sauté à temps et la poule l’a mangé.
Oh la Mon Dieu ! Si vous aviez vu Turlendu ! Son pou ! Son unique famille ! Son espoir de réussite ! Son pou déclaré à la préfecture en dix exemplaires. Il s’est mis à rugir, à piailler … Les yeux lui sortaient de la tête, il est devenu blanc comme un linge puis rouge comme un coq ; il manquait s’étouffer et reprenait de plus belle :
Tant je crierai, tant je m’égosillerai que cette poule j’aurai !
Et vous savez quand Chez Nous on dit « je t’aurai » c’est que c’est grave ! ça veut dire aussi bien je te tuerai, je te ferai la peau, je te bousillerai
Ecoute Turlendu, a dit le Tuène qui ne voulait pas de drame dans sa cour, après toute une vie tranquille comme Baptiste. Cette poule, tu la prends, tu t’en vas et on en parle plus !
Oh ben Turlendu s’est tout de suite calmé. Une poule contre un pou c’était bien la première fois de sa vie qu’il faisait une pareille affaire !

Mais à la préfecture tout était à refaire !

29 janvier 2012

le pou de Turlendu 1-


Le pou de Turlendu
Ce dimanche mes petits, c’est l’histoire du pou de Turlendu que j’ai envie de vous raconter.
Ça m’a pris cette nuit pendant que je songeais dans le noir sans dormir.
Je me suis dit que je vous y dirai ce qui me passait par la tête et ça m’a calmé. Après j’ai bien dormi.
Parce que cette histoire des Autrefois ça fait longtemps qu’elle me tracasse.
Voilà !
C’est l’HISTOIRE DE TURLENDU

Parenthèse : pourquoi il s’appelait pas comme nous, les Achard, les Herbin, les Blanc … enfin tous ceux qui sont gravés sur le monument aux morts … Turlendu : sûrement un sobriquet comme on avait tous dans le temps. Le douanier et sa femme la douanière, le zouave et sa femme la zouavette, ou même Grand Con qui avait pas trouvé de femme avec un nom pareil.
Mais Turlendu ? d’où ça pouvait bien venir et pourquoi ça lui était resté collé à la peau tant qu’on avait oublié son vrai nom, même le maître à l’école : « Turlendu : tu ne sais pas tes tables, tu seras puni à la récréation jusqu’à ce que tu me récites la table de 2 »
( Je me rappelle bien de ce maître le Père Eyraud, qui nous donnait de ces tornioles mais qui nous faisait tous réussir au certificat avec le NE placé au bon endroit, les participes passés et tout et tout … Sauf Turlendu qui savait tout juste écrire son nom)
Il s’en moquait bien d’être en retenue ou au piquet dans un coin Turlendu !
Turlendu déjà à l’école il était pas comme les autres. Un peu couflaret, un peu comment dire ? « m’as-tu vu », orgueilleux quoi. Il ne rêvait que de nous caquer du poivre pour s’en aller à la ville. Oh pas méchant pour un sou mais pour un pou vous allez voir !

Donc du temps de l’école avec nous, Turlendu jouait pas ni à barre, ni aux billes, ni avec les filles, ni à glisser sur les fossés gelés. Il était toujours tout seul à discuter avec son pou, à le dresser … à faire des projets de devenir célèbre dans un cirque … célèbre et Riche.
Parce que chez nous on était de la campagne et riche, ni plus ni moins … on travaillait les terres, on soignait nos bêtes, on mangeait quasiment à sa faim. Même que le dimanche on avait droit au bouilli avec des carottes. C’est dire qu’on était pas malheureux tant qu’il n’y avait pas la guerre ou la sècheresse.
Et puis, de l’école, Turlendu est retourné dans la maison des parents qui n’étaient plus là et on s’est pas trop occupé de ce qu’il faisait de ses journées. On avait ben assez à faire chez nous. De temps en temps il nous donnait un coup de main mais attention toujours pour des sous ou la soupe !
Mais voilà mais pas que les autorités font savoir à tous et à chacun qu’il fallait déclarer à la préfecture SON CHEPTEL. Qui ses vaches, qui ses moutons, qui ses chèvres …
On se débrouille pour aller porter ça au maire qui fait suivre …
Mais ce Turlendu couflaret décide d’aller lui-même à Grenoble pour déclarer son Pou

28 janvier 2012

A la cheville


Il n’arrive pas qu’à la cheville
de se tordre de rire parfois
Parfois c’est l’âme qui prend la gîte
Parfois le cœur part de guingois

Pour arriver à la cheville
sans perdre de temps il faudrait
passer directement sans vrille
du bas du dos jusqu’au mollet

Ou doucettement redescendre
par le devant et le nombril
Eviter les sursauts du ventre
Garder du cœur le colibri

Enfin sans aucune arrogance
prendre la cheville en sa main
Et esquisser un pas de danse
à cloche-pied sur le chemin

Heureuse enfin d’être docile
aux règles d’écriture branchée
Et arriver à la cheville
faisant au vers un pied de nez

27 janvier 2012

27 janvier


du Petit Livre des Jours:( la table ronde)
" Brisez vos limites, faites sauter les barrières de vos contraintes, mobilisez votre volonté, exiger la liberté comme un droit, soyez ce que vous voulez être. Découvrez ce que vous aimeriez faire et faites votre possible pour y parvenir " Richard Bach
et la photo qui s'y adapte !

26 janvier 2012

Igloo


il y a des igloos si chauds
qu'on y rentre la tête et le reste
Il y a des igloos si chouettes
que n'en dépassent que les fesses

25 janvier 2012

MATIN brève4


LA Neige, LA pluie
Cousines ou jumelles ?
veuves ou pucelles ?
en tous cas, ELLES,
elles, essentiellement substancielles

24 janvier 2012

Anticipation


« Raconte aux pâquerettes qui lèvent la tête au jardin le bonheur de sentir le vent ! »


Comment commencer le récit ?
- un récit ou un conte ?

- Oh je sais : un conte ! CONTE pour les pâquerettes.



Il était une fois, une seule, toute étriquée sur le seuil de sa maison assise. « Une unique fois, se disait-elle, ce n’est pas possible, ce n’est pas envisageable, cela ne saurait être. »

Il était une fois, devant le seuil de la maison assise, une cour herbeuse, un printemps tout autour et, dans l’herbe, de modestes petites fleurs blanches aux pointes roses, en corolle autour d’un cœur d’or. Des fleurs qui ne connaissaient pas leur nom.

Alors la fois décida de les nommer d’abord, avant tout commencement de récit.

« Vous êtes les Pâquerettes, dit-elle. Vous n’êtes pas les marguerites ni les renoncules, ni les violettes, ni les primevères. Non ! Vous êtes les pâquerettes de la saison pascale.

Vous êtes la saison et son commencement ; vous êtes le printemps qui ne s’achève pas. »



Ainsi nommées les pâquerettes semblaient plus nombreuses et plus blanches, plus frêles et modestes et cependant plus enracinées et plus déterminées. L’unique fois se sentait déjà moins seule.



L’histoire pourrait s’arrêter là si la petite fois ne s’était levée pour courir, sortir de la cour en chantant. La chanson fut entendue d’une deuxième fois. Au tournant du chemin rejointe par une troisième fois. Du chemin à la route, en longeant le ruisseau, arrivèrent d’autres fois seules ou en bande vives … et la maison assise prit elle aussi la poudre d’escampette … rencontra d’autres maisons, des bateaux, des arches et des ponts … des rivages.

On raconte qu’en bordure de la mer, pour ceux qui savent tendre l’oreille, on entend cette chanson dans le vent :


Pâquerette c’est ma fête

Donne-moi du temps

Pâquerette joliette

Donne-moi ton nom

J’en ferai une couronne

Quand les cloches sonneront

J’en ferai une couronne

Ding ding dong

23 janvier 2012

psaume 18


Les cieux proclament ta gloire, Seigneur.

les cieux proclament la gloire de Dieu,
le firmament raconte l'ouvrage de ses mains.
le jour au jour en livre le récit,
pas de voix qui s'entende;
mais sur toute la terre en paraît le message
et la nouvelle, aux limites du monde.

Alléluia, Alleluia. redressez-vous, levez la tête, car votre rédemption approche. Alléluia.

calligraphie et tentative d'illustration d'après "Dieu créant les étoiles" Sienne XV s ( musée Marmottan

22 janvier 2012

MATIN, Brève 4


bride sur haïku
soleil sur neige gelée
dimanche éclatant

21 janvier 2012

Matin brève3


oui
la neige dit-on
sans souci du qu'en dira-t-on
plume ses oies sur notre page.

un peu plus blancs nous en sortons !

20 janvier 2012

MATIN Brève 2


cabane ou palais
je ne sais
cabane a de l'or dans ses branches
au feu de palais beaux secrets

et l'une et l'autre provisoire providence

19 janvier 2012

Matin : brève 1



REFLETS/RUTILANCES

Regrets/pestilences

Choisir le bon angle
de VUE
( non de bévue)

16 janvier 2012

la VENEROLE 2


À grands maux, grands remèdes. À conséquence toute cause. Voyons ! Voyons voir ! D’où c’est qu’elle peut bien venir ? Y a des murs tout autour, ma terre avait été aseptisée, rien qu’des graines sélectionnées. J’comprends pas ! J’comprends pas !
Ah qui dira le doute affreux du jardinier, l’élancement de cœur de l’âme toute pure, lancinante et perfide la peur de l’inconnu ! Oh vertige !
Sournoisement il l’épia ; il fallait savoir jusqu’où pourrait aller cette mauvaise graine. Sournoisement il la soigna. Gentiment elle grimpa à ses arceaux, étala son feuillage aux chauds rayons du soleil et un matin … Fleurs bleues, douces et bleues, chastes et bleues, menues et bleues se dandinèrent au long des fils.
Sournoisement il l’adora.
Et nul ne sut pourquoi, quand le Grand Jo, en sortant du boulot, ricana :
- Ma parole il devient un peu fleur bleue
pourquoi un tendre sourire lui vint aux lèvres.

15 janvier 2012

LA VENEROLE 1_


* c'est par ce mot générique désignant la mauvaise herbe que Ma mère jardinière apostrophait le ciel. Il y a du venin évidemment dans le terme, de la méchanceté, de la "vourientise", bref de la diablerie et pourtant ...



La vénérole poussait en son jardin. Sans discernement, comme ça, par caprice,, dans les carottes ou les radis, les artichauts, les spaghettis …
Son jardin ! si bien mitonné, mamouré, pomponné, bichonné, parfait. Son jardin des mille et un jours, des samedis et dimanches matins, des jours fériés, son livre d’heures, tout calme et simple, son jardin.
Tant qu’il en avait mis des sous dans son jardin ! pour le séduire et pour lui plaire, des arceaux en lilas saumon, des semis en beau ciment prompt, des allées toutes bétonnées : un vrai musée son jardinet !
On y conduisait la famille, les amis. Sourire en coin ils admiraient. Les crétins i Comme s’ils savaient tout ce qu’il y avait dans une salade. Pour la faire belle et rebondie, ventripotente et souriante, craquante comme une noisette.ils la mangeaient bien pourtant la salade. Les crétins ! Sans affection, sans respect, sans soin, sans aubade, sans savoir dire seulement c’est bon !
Il avait tout vaincu. Patiemment, scientifiquement, éperdument. Les rats fruitiers laissèrent leurs carcasses oblongues sur les murs du jardinet ; la taupe sournoise et maligne expira un beau matin, tripes au vent, la garce, en un coup de bêche rageur ; les vers blancs, tout gris d’agonie, se tortillaient dans les douleurs pris au piège de l’insecticide. Cahrdons, passereaux, mouron, escargots : tous fuirent à jamais la merveille des jardinets.
Et pourtant ! Pourquoi Grands Dieux ? la vénérole poussait en son jardin. Ah il la connaissait bien. En rangs serrés à l’assaut des scaroles qu’elle recouvrait en une nuit ; menue et furtive dans le cresson dont elle imitait la denture ; insolente et perverse au pied du rosier qu’elle enlaçait pour mieux le perdre. Atomic, Terrific, Détruit-tout, Pulver-basic, Sarclomatic, et le dernier de tous, Magic Tornado, tous les géants, les sorciers – satisfaits ou remboursés- s’y étaient cassés les dents : la venérole poussait en son jardin.

14 janvier 2012

ICI m'aime

Serait-ce plus beau sous d'autres cieux?




Evidemment non Solange ! c’est à l’intérieur qu’il faut ramasser, rameuter, réaliser la beauté !
Je m’y emploie. Je fais ce qu’il faut, ce que je peux ... enfin je crois !
Je peinturlure, je turelure …
Ainsi ces reflets dans l’eau ramassés sur le bord du quai à Sète le 1er janvier passé en photo ( Publiée le 5 janvier: Reflets dans le blog)
Je me suis régalée hier à les mettre en sauce avec de l’huile

J’ai un projet qui mijote depuis deux ans : passer au film.
Il, le premier, le seul peut-être, s’appellera « C’est Ici … »
Ce qui est bel et bon c’est quand je peux faire passer les reflets de l’eau sur la terre et les échos de ma tête dans les mots et les couleurs.
Et bien entendu la joie des fleurs dans la vie.
Merci Solange de poser les questions essentielles et d'être là, dans le coin, à encourager mes élans et à calmer mes rages

Mr mon passé laissez-moi passer
J’ai comme une envie d’continuer ma vie
Ici ou ailleurs j’veux y mettre des fleurs
Ailleurs ou ici j’veux planter joli

13 janvier 2012

VERTIGO


Juste une tentative pour transformer le dérisoire en vertigo
Et le risible en rigolo …

À 3h du mat c’est réglo
C’est la java dans les neurones
Ça pleure, ça chuinte et ça plastronne
En tous cas ça n’arrête pas
De tirer le diable par la queue
Quand j’dis la queue c’est p’tetre les cornes
J’sais pas.

J’sais pas arrêter la musique
La quincouarne à 3f 6sous
J’sais pas faire rentrer dans son trou
La ribambelle des amnésiques
Qui réclament à corps et à cris
Que j’m’occupe de leurs abattis
J’sais pas leur dire Non ! C’est fini !
Plus de pastiches ni d’acrostiches
Plus d’flonflons, plus d’pain, plus d’artiche
Plus de platebandes à ratisser
J’m’fous en grève illimitée
J’en ai rien à faire d’vos vieux os
Faites gaffe j’me la joue solo
Dans peu de temps je m’en vais d’ici
Vous en serez bien avancés
Quand le vide viendra occuper
Tout l’ lit et la place du pucier
Quand il vous restera que la peau
Et plus rien pour vous battre les flancs
J’fous l’camp !

J’m’en vais dans les bras d’à-côté
Alors les cloches s’mettent à sonner
À bramer comme des pucelles
Qu’auraient perdu leur pucelage
Bon c’est fait ! Pas la peine les belles
Fallait bien qu’vous fassiez votre âge
Vous en avez pris pour cent ans
Cent ans de soleil et d’orage
Cent ans de mômes et de courage
Cent d’lessive et de vaisselle
Pouvez pas rev’nir en arrière
Cent d’amour et de galère
Reste cool ! vous manquerez pas d’air !
Tenez l’coup !

larousse: vertigo, maladie du cheval, méningoencéphalite qui provoquent des mouvements désordonnés, des tournoiements; caprice, fantaisie

12 janvier 2012

l'eau, les oiseaux


L’étang

Le lac est l’eau
Cerné de rives
Couvert de ciel

Dans le sillage du bateau
le lac pourtant
crée ses rivières

Frémissement
Un canard bleu
qui se dandine

Il faut beaucoup
beaucoup de rives
pour aborder

Le canard plonge
Au fond de l’eau
un continent

11 janvier 2012

l'âne de Lattara


c’est un petit âne
c’est un petit âne gris
sorti de l’étable
à petits pas de souris

depuis plus de deux mille ans
il avance en cahotant
il met un pied devant l’autre
gentiment comme nous-zautres

nos ancêtres les gaulois
fixèrent cet âne-là
avec des cailloux roulés
quelques-uns ont chaviré

fixé dans la pierre
mais l’œil encore vif et clair
il fait ses affaires
quel que soit vent de la mer

car le petit âne
aujourd’hui dans le musée
voudrait nous conduire
sans crainte de renoncer

jusqu’à cette étable
qu’il a quitté y a longtemps
amende honorable :
nous suivons en cahotant

10 janvier 2012

08 janvier 2012

LE CHANTIER


le chantier
s’affirme haut et clair
multiplie les angles et renforce les lignes
consolide les acquis
prévoit, structure de fer, érige … bref se fait, bâtit
gronde, concasse, excave, cimente
stridences, modulations, basculements
tout bien calculé progresse
une douzaine de petits nains casqués s’y emploient, sont employés
projecteurs
de jour en nuits
de semaine en mois
adossé au mur du vieux chai désaffectés
a tout prévu des cages d’ascenseurs aux paliers collectifs
des balcons à verdure, des commerces au sous-sol
fait rêver en ville sur les affiches
empêche de dormir mais c’est pas grave n’est-ce pas
qu’est-ce que tu crois ?
4 étages seulement et une petite douzaine de nains-géants à machines

07 janvier 2012

les d'jeunes


les D’jeuns !
il y a d’jeunes et d’jeunes
des d’jeuns en d’jeans silencieux, en méditation, en contemplation devant un beau paysage, Ex sur la photo du 27 décembre à St Félix de Montceau, en retard sur le temps, remontant les siècles en ce lieu imprégné malgré la vallée grondante, de prières enfouies comme les moniales dans leurs tombes.
Et des d’jeuns en même d’jeans mais à broum, broum vociférants, moteur, radio … comme tel autre dans le même lieu, déchargeant le vélo pour la rando, toutes portières au vent, en avance sur le temps présent, confondant l’avant, l’après, le pendant et en faisant profiter les voisins.
J’avoue préférer les premiers aux seconds.
Quant à la troisième catégorie, ni silencieuse ni vrombissante et zombie, rencontrée sur le marché, je lui envoie des sourires, voire des baisers du bout des doigts. Ce fut la catégorie bouquiniste-auteur-compositeur-musicien, que je quitte en espérant bien la revoir et entendre.
« Ah si j’étais jeune
Ba da bi da bi da bi da ba …
La la la la la la la la la »
Je saurais bien quelle catégorie rejoindre !

- Mais ça Mamie c’est le prix de l’expérience !

06 janvier 2012

DES ONDES ...


Des ondes des parfums des fruits mûrs des vagues
Des instants immobiles sur la crête des voix
Des paniques dressées sur vent de barricade
Et dans les crépuscules un miaulement de chat
si proche de l’aubade

Se souviendra aussi de doux mots sous la cendre
Mon enfant Mon petiot Mon espoir Ma joie
Ne saura rien du temps lissé dans les soupentes
Mait tout de son accueil à la cime des toits

Et vivra crânement comme les hirondelles
Prisonnier de sa source et libre de ses ailes
Bel écho d’un amour à jamais incarné
Pur produit de hasard qu’un nom va couronner

Et mourra crânement dans son instinct superbe
Entre graine et bouquet, entre fleurs, fruits et sons
Délivré de l’attente, éperdu de chansons
Anonyme à jamais comme les hirondelles

05 janvier 2012

REFLETS


En veux-tu en voilà
des reflets sous ta barque
des frissons sous tes doigts
Même en fermant les yeux
écoute et regarde
Ils plissent et déplissent
les joies et les supplices
Ils multiplient les angles
formatent les méandres
Et quand la couleur vive
se fait tendre et vibre
aux battement du cœur
ils t’absorbent et te livrent
toute nue sous l’écorce

04 janvier 2012

Bonheur à la bonne heure ?



Si le bonheur n’est pas un but ce peut-être un butin : Se faire forban

Se faire forban
Floué certes puisque tout change
Mais forban résolu et lucide pourtant
Et pendant l’abordage crier face aux grands vents
Sa déraison de vivre et peut-être sa chance

03 janvier 2012

d'hier et d'aujourd'hui


les faisceaux de la mémoire
les filets de la pensée
les filins ostentatoires
les coutures déchirées

les cheveux blancs comme neige
les bras liés au fauteuil
et un sourire qui s’éclaire
quand on en franchit le seuil.

Oui, elles sont toujours là, vivantes, toujours au 1er étage, dans le coin du couloir, près de la salle à manger, attendant qu’on les y conduise.
Mm Dauby s’étonne : Qui suis-je et comment cela se fait-il que je connaisse son nom ? Je lui rappelle qu’elle est allée à l’école avec Marcelle. Elle s’illumine. Revoit Marcelle dans la classe, toutes les deux rivalisant pour la première place. « On se suivait toujours »
Et qui est cet homme avec moi ?
- Le petit Pierrot ! hein ! il a changé !
- Nous changeons tous.
Madame Dauby a perdu son chuintement dans la parole, retrouvé son dentier …

Rose n’a pas entendu les chanteurs aujourd’hui, ils n’avaient pas le temps de rester. Rose aime tant chanter que c’est par cette question que j’ai abordé sa planète.
Elle aime les gâteaux, il y en tant dans ce paquet, elle s'émerveille.
Rose ne gambade plus autour du déambulateur, ne déambule plus à la recherche de sa maman dans les couloirs, mais a gardé quelques notes de l’air de l’éternelle chanson à vivre.

Et c’était cela que, un an après, j’étais venue chercher.

02 janvier 2012

ENTRE NOUS et de jour en jour ...


Blog ( ENTRE LES JOURS) 2 janv.-12

De terres en lignes
De lignes en crêtes
De l’infini entr’aperçu à la constance fragile des quotidiens
De l’ironie des terres flamboyantes à la pâleur soudaine des éblouissements
Et de la grâce du présent offert au silence feutré sur les rivages du passé.

01 janvier 2012

du meilleur bien sûr !