Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

31 janvier 2013

le Prince


tentative de définition

le prince charmant
1-n'est pas là quand je veux être seule
2- est attentif quand il me faut être vue, entendue, câlinée
3- se réjouit à haute voix ( chante dans la douche par ex) de vivre dans le cercle de mon rayonnement
4- est inventif chaque matin et même un peu le soir pour proposer et
5-n'a que mépris pour les amusements improductifs, internautes et ordinairement machinaux
6- sait tout de même de quoi il s'agit pour me venir en aide informatique
7- ne prend pas son pas de chasseur quand on va se promener comme s'il avait la courante
7- sait s'arrêter pour un oiseau qui passe, pour une bonne blague posée sur la binette du passant, pour un fruit cueilli à l'arbre mûr

je crois que je vais m'arrêter à 7 et même lui transmettre mes amitiés avec cette liste
car s'il n'existe pas le prince charmant a décidé de lui-même d'habiter dans ma maison

29 janvier 2013

un jour ...



 En vérité je vous dis
car l’annonce m’en fut faite
Un jour ce sera groseille

Ce sera groseille un jour
et lilas et rose blanche
Un jour ce sera Dimanche

Dans l’or du sacre et le bleu
de la fête et des pétales
ce sera feu de Bengale

Sauf que ce sera Ici
juste à l’aplomb du soleil

Un jour ce sera groseille

Et vous en serez aussi

dans tOUT


29 janvier
Poème de FRIDA KAHLO*
dans la salive
dans le papier
dans l’éclipse.
Dans toutes les lignes
Dans toutes les couleurs
Dans toutes les cruches
Dans ma poitrine
Dehors, dedans –
Dans l’encrier, dans la peine d’écrire
Dans la merveille de tes yeux – dans les dernières lignes du soleil ( le soleil n’a pas de lignes) dans TOUT, Dire dans tout c’est imbécile et magnifique …

  • mais peut-être pas ! d’une certaine Teresa également amoureuse de Diego Ribéra
  • illustration d’une incertaine G’

24 janvier 2013

4 artiste


4 ATANASE
Pas de grande salle d’accueil ! pas de performance programmée ! pas de moment choisi ! pas d’affiche dans les rues ! pas d’exposition publique !
Mais une vitrine pleine comme un œuf ! un œuf bien ovale ! bien garni de toutes les couleurs substantielles. Un travail patient ! une inspiration libre de « concepts » et références.
Travail d’artiste en ce qu’il va au bout du désir dans sa réalisation, ne cherche que l’adéquation du geste, de l’idée, de l’amusement à créer ;
Quel privilège un beau jour ensoleillé d’entrer dans cette sphère privée si riche et si joyeuse !
Précision : le matériau est gratuit, ramassé à même la plage : ce sont des coquillages de toutes espèces qui une fois engobés dans la forme voulue cachent leur provenance.

23 janvier 2013

suite en ut majeur


3- En témoin sur les côtés mais insensiblement prenant pied dans leur œuvre un croqueur  de scènes. Ne serait-ce pas Topolino  dont j’ai appris à reconnaître la patte leste dans une exposition en ce moment à la Chapelle du quartier haut ?
Un par un, cadencé, le coup d’œil sur le vif va de la scène au bloc de papier en une danse sûre. Un à un, deux par deux et de l’infini au détail les dessins tombent sur une table.
Généreux, insouciant du nombre, sous tous les angles, le dessinateur tourne et vire, reprend la station assise à niveau, emprunte une tache d’encre au pot disponible.
Le spectacle ce samedi n’était pas seulement dans la gestuelle des peintre et poète, mais aussi sur les visages, les mains …
Bien sûr une caméra filmait, je ne suis pas sûre que le film m’ apporterait autant que la scène vivante.



22 janvier 2013

Salah Setié ( suite)


2- le peintre. Je l’appelle ainsi ignorant son nom. Il est jeune, debout lui, attentif à la phrase qui se déploie là où il en a prévu le déroulement. En chaussettes il va de ses verres à encre à ses pinceaux, s’immobile sur un mot ou une tache de couleur, provoque le hasard, revient au départ et rajoute un point, un trait … comme dans une promenade où tantôt l’un désigne un sentier, propose un changement de direction mais l’essentiel est déjà fixé. en chacun. Au bout de la longue feuille dépliée, l’horizon va basculer sur l’ordinaire d’un quotidien.

 Dehors la tempête commence à gémir. Je plie bagages et sort …

21 janvier 2013

salut l'artiste !


Salut l’artiste !

Je salue. Je salue bien bas. Je le regarde. Je m’imprègne de son regard tourné vers sa création, entièrement traversé par elle, illuminant son visage d’une lumière du dedans si intense que j’en ressens la chaleur, l’éclat.
C’était à quatre reprises ce week-end un contact direct sans fuite, sans faux semblants, sans crainte ni remords, pur d’intention, nature de roche et de source, que j’ai eu avec l’artiste habité par sa création, livré tout entier à elle par volonté et abandon.
Qu’il ait pu donner son nom à l’espace public, qu’il soit connu, reconnu ou non, importe peu.
Quatre artistes égaux en qualité et en intensité, en don fait à eux-mêmes et par ricochets à chacun de ceux qui regardent, écoutent, participent à l’œuvre dans ce courant émotionnel libre, dans cette intelligence commune qui tient à la création toute entière par le biais de son engagement. 

ici le lendemain à la télévision 
Salah Setié

J’étais entré un peu dans ses mots et ses rythmes. À plusieurs reprises à l’exposition du Musée Paul Valéry à Sète consacré à ses œuvres illustrées par des peintres.
Je me retrouve précisément dans ce musée samedi après-midi pour copier quelque tableau sur mon bloc. Humble exercice qui me demande concentration, confiance dans ma main et mon bras et toute la mécanique agissante, attention aux conseils du professeur qui accompagne cette tentative. Ce n’est pas un mince privilège à mon âge que d’avoir un tabouret accessible dans un musée. Moment gratuit du temps codifié à se donner la permission d’être là.
Chance ! dans le hall du musée un dispositif pour une « performance » peintre-poète
À l’heure dite j’abandonne mon tabouret pour assister à la dite performance.

Le poète est vite à l’oeuvre après quelques mots d’introduction. Au sol, à ras de l’influx qui vient des suggestions du titre, des premières coulures d’encre du peintre, allongé sur la situation pour en prendre le pouls, en capter la respiration en synergie avec les spectateurs conviés mais de plus en plus, il m’a semblé, impliqués. Pas tous ! pas tous au même titre, pas tous au même moment. Mais respectueux de ce qui se trame ici, peut-être un peu par snobisme provincial attendri de la visite du poète reconnu. Tout comme moi en partie en recherche de transmutation dans la lumière de cet intérieur si mystérieux et pourtant palpable en chacun de nous.
Je regarde l’écriture prendre sa place, occuper un espace qui interroge, avançant régulièrement comme le soc de la charrue.

19 janvier 2013

faire signe


"Pour mettre en garde et pour argumenter, on utilise l’index dans l’une des trois positions opérationnelles. Pointé, raide et immobile sous le nez de votre interlocuteur, c’est un signe de prudence : prenez garde, attention, les choses ne sont pas ce qu’elles ont l’air d’être. Brandi juste au dessous du visage et rapidement agité d’un côté à l’autre comme un métronome en folie, il indique que l’autre personne est regrettablement mal informée et que ce qu’elle vient de dire est absolument faux. On exprime alors l’opinion correcte et le doigt abandonne son mouvment latéral pour aborder une série de petits coups en avant : soit pour frapper légèrement le torse si l’ignorant est un homme soit pour s’arrêter discrètement à quelques cm de la poitrine si on s’adresse à une femme. " idem Une année en Provence

18 janvier 2013

le geste et le dire


"nous apprîmes à interpréter la gestuelle qui accompagne toute discussion concernant les dates limites. Quand un Provençal vous regarde au fond des yeux et vous affirme que mardi prochain c’est sûr, il frappera à votre porte le comportement de ses mains est d’un importance primordiale. Si elles restent immobiles ou vous donnent sur le bras de petites tapes rassurantes, vous pouvez competr sur lui pour mardi. S’il tend la main à la hauteur de la ceinture, la paume vers le bas, et commence à se dandiner un pied sur l’autre, rectifier l’horaire prévu ; ce sera pour mercredi voire jeudi. Si le balancement tourne à un déhanchement frénétique, c’est qu’il parle vraiment de la semaine prochaine ou de Dieu sait quand, au gré des circonstances qui échappent à son contrôle.

Les mains et les épaules d’une éternelle éloquence jouent donc un rôle essentiel dans un aimable échange de vues : à vrai dire, on peut même suivre une conversation à distance sans en entendre un mot, en observant les expressions, les mouvements du corps."
texte :une année en Provence/ Peter Mayle
dessin : le Sétois Topolino

16 janvier 2013

au retour


Sur la route du retour …

Dans notre dos dernier clin d’œil de la ville pour nous retenir. Nous stoppons, nous retournons, reviendrons ... l'échelonnement de Béziers me fait penser à Grignan.
Mais à l’avant le canal du midi lutte d’influence
S’est fait la peau douce, la tignasse bien peignée





15 janvier 2013

reflets et transparences



Sortir d’un musée pour entrer dans un autre, passer à la cathédrale St Nazaire enfin ouverte, c’est aller d’un reflet à un autre, s’émerveiller une fois de plus de la lumière de ce jour dans nos yeux grand ouverts. En a) sur le mur: projection, en b) au plafond, en direct d’un vitrail

14 janvier 2013

couleurs et formes

Tandis que me captent plus spécialement les couleurs chaudes vibrantes d’histoires et d’émotions des peintures Pierre ne reste pas de pierre quand  les formes somptueuses de la collection Injalbert jaillissent pour s’élancer sur un pied. Sculpteur bitterois devenu parisien, académique et un brin baroque il n’oublie pas sa ville dans sa donation finale et pose en elle ses marques éternelles jusqu’au cimetière et au jardin dit des poètes

 

12 janvier 2013

à Béziers toujours


Franchir la porte d’un musée au hasard en somme c’est continuer à aller du dehors au dedans en toute liberté, en tout bonheur de rencontre.
Mon œil s’en va vers la fenêtre derrière laquelle  … quoi ? un papier rouge accroché à l’arbre ? mais non ! une authentique fleur d'hiver et des bourgeons de printemps

Puis me voici propulsée de la réalité rouge dans le rêve bleu mais doucement : comme se balance le temps autour d’une tige de fleur souple


 

11 janvier 2013

jean Moulin


Franchir la porte d’un musée de peinture parce qu’il est là sur le bord de la rue ce n’est pas forcément s’attendre à une rencontre de l’histoire avec l’art. Or c’est ce qui se passe dès la 2ième salle du musée Fabrégat.
Jean Moulin est né à Béziers en 1899. Je ne connaissais pas son intérêt pour le dessin spécialement la caricature. Devenu préfet il poursuivit sous le pseudonyme de Romanin à dessiner, à peindre à l’aquarelle et à collectionner, (notamment Max Jacob quand il était en poste en Bretagne). L’ensemble de ses oeuvres (soit 500 dessins) et de ses acquisitions ont été léguées à sa ville natale par sa sœur Laure.

10 janvier 2013

Ballade

Une ville à visiter c’est comme une nouvelle personne à connaître. Elle vous renouvelle en même temps que votre regard s’attarde à la découvrir. L’intention est favorable des deux côtés. 
Tiens ! comme je suis contente de te trouver là en même temps que moi ! Tu as donc un passé, lointain certes mais qui marque encore tes traits. J’aime tes courbes, tes petits passages témoins de furtives conversations quand se resserrent contre le mur nos liens de voisinage.

-      Fa gran beu ieu!
-      Oc ben ! adiusiatz !

 * -il fait beau aujourd'hui
- oh oui ! que Dieu te garde !


J’aime tes traces d’opulence, de ci de là tu portes encore beau malgré tes rues promises à réhabilitation mais pour l’instant sales, déglinguées, chaotiques ( il faut se ranger sur le côté pour ne pas être embrochés par une voiture)

09 janvier 2013

ballade biterroise



 Autant dire que c’est à Béziers que nous étions hier ;
Soleil partout. Pique Nique sur une placette abritée du vent en dessous de la cité médiévale. Jésus pour nous surveiller. Un Jésus qui n’a pas pris de rides bien que sa chapelle soit désaffectée. Il nous bénit entre  ombre et lumière.
Bienvenue au seul bistrot ouvert en cette saison dans la vieille ville après grimpette à pied. Un feu de sarments brûle dans l'âtre. Les pieds de vignes tourmentés sont si beaux que je trouve dommage de profiter de leur chaleur sans pouvoir en garder la sculpture savante du temps. La salle est minuscule comme la cuisine d'amis qu'on retrouverait simplement en passant ... bonne la tarte aux poires, pas commercial le sourire, neuf comme l'an neuf 

02 janvier 2013

souhaits


« Petite-Chose voulait que je vous envoie un sachet de préservation. Ce sont des sachets dans lesquels elle ne met rien, que des baisers. Mais je ne vous envoie que mon souhait sincère pour que rien ne vous arrive en mal. Cette phrase-là, elle me revient de celles qu’on me faisait écrire au jour de l’an sur du papier à dentelle, quand j’étais petite. Je regrette bien de ne pouvoir vous en inventer une autre plus belle pour vous. Mais ça m’est égal. Mon souhait est mieux qu’une belle phrase, parce qu’une phrase ça n’existe pas, et mon souhait il existe. Il existe autant que la petite hirondelle ou la colombe sur l’ancien papier à lettres. Je le vois, il vole, il se promène, il a une figure, il est autour de vous, sur votre tête, sur votre poitrine,- je le vois comme si j’y étais, sur votre poitrine … le sachet de Petite-Chose sera assurément très joli et très bien brodé, mais il ne couvrirait qu’une trop petite place. Avec mon souhait je suis plus tranquille, vous êtes tout enveloppé. »
 de Colette " MITSOU ou Comment l'esprit vient aux filles"
Mitsou écrit à son Lieutenant bleu reparti pour le front en 14 ( cent ans déjà !)
Souhaits pour que le soleil ne nous tombe pas sur la tête
pour que nous sachions en tirer de cette tête pensante et agissante quelques éclairs de passion, de réalisation, de rire ...
portons-nous bien ! portons-nous les uns les autres